lundi 26 juin 2017

Justice soit-elle de Marie VINDY





Marie VINDY

Justice soit-elle













4ème de couverture : 
Deux affaires non résolues. Deux jeunes femmes sauvagement assassinées : Charline et Manon. Les enquêteurs piétinent et doivent faire face au désespoir des familles. La piste d’un tueur en série est privilégiée, mais elle est trop facile. Et tout le monde – flics, médias, voisins – y va de sa théorie fumeuse, sans se soucier de son attitude déplacée vis-à-vis des parents. Filles faciles qui ont bien cherché ce qui leur est arrivé, elles n’ont eu que ce qu’elles méritaient…
Au milieu de ce déchaînement de violence qui confond victimes et coupables, l’avocate des familles se bat pour faire éclater la vérité.
Inspiré de faits réels, Justice soit-elle est un cri de colère d’une auteure engagée contre les violences faites aux femmes et le machisme ambiant.



Je n'ai même pas commencé le roman que je frissonne sur l'hommage rendu au tout début du livre, c'est un hommage aux femmes et aux enfants violentés.
Quand on sait que "Justice soit-elle" est inspiré de personnages réels c'est glaçant.

Laurine et son cousin décident de prendre leurs vélos pour une expédition nocturne, pendant que leurs pères font des rondes afin de traquer les malfrats qui dépècent les vaches de la propriété en plein champ.
Les enfants tombent nez à nez avec un corps abandonné dans la forêt. Il s'agit d'une adolescente qui n'est pas rentrée chez elle cette nuit-là et ne rentrera plus jamais ...

Le livre en lui-même fait un sacré effet avec son jeu de couleur sur la couverture, puis sur la 4éme de couverture mais j'ai encore plus aimé le format et la police de caractère qui détonne.
J'ai envie de dire vive le changement et l'originalité.

Les mots sont parfois durs, parfois beaux, ils respirent tout le respect que l'auteure a pour les femmes et que nous devrions toutes et tous avoir pour elles, pour nous.
Le roman est construit autour de plusieurs jeunes filles tuées plus ou moins récemment, je précise qu'il ne s'agit pas d'un documentaire même si en effet, il est monté d'une manière différente d'un thriller.
J'ai vu appel à l'aide, une dénonciation de la pauvreté et de la faiblesse de la justice française.
Dans notre bon pays, le viol n'est pas considéré comme un crime puisqu'il n'est pas puni comme tel, très souvent les peines sont réduites à quelques mois.
Saloperie de justice... je m'égare, mais ça n'engage que moi avec mon avis, ça reste une triste réalité.

L'auteure a choisi d'alterner son récit par personnage, ça donne de la clarté et une fragmentation agréable.
Il est démontré comment des monstres peuvent détruire des vies, laissant la famille survivante en miettes, elle survit mais l'intérieur est mort comme l'enfant, la mère ou encore la fille perdue.
La gangrène est assurée, peut-être que certaines personnes relèvent l'exploit de cicatriser, mais j'ai du mal à y croire, l'être aimé à pris perpète lui et ne revient pas, contrairement à l'assassin qui ne prend que quelques années de prison, s'il est attrapé.

Marie Vindy a brillamment abordé diverses violences, parce qu'il y a aussi celles qui s'arrêtent souvent avant le meurtre et je trouve que quelque part c'est magnifique de les dénoncer de cette façon.
Dénoncer c'est faire réagir, parce qu'il n'y a pas que la violence physique, le personnage de Déborah est superbe de courage et représente tellement bien ce dont je parle.
Parce qu'il ne faut pas accepter l'inacceptable.
Si je suis touchée? Ça va au-delà, ce sont mes tripes qui sont touchées au fond de moi.

L'enquête est vraiment plaisante à voir avancer, c'est un roman plus que complet et j'ai pu saisir toutes les lumières rouges qui clignotent.
La mission est réussie Madame Vindy et je love grave !!!!!!



Marie Vindy, diplômée des Beaux-Arts, est chroniqueuse judiciaire pour Le Bien public à Dijon. Elle est aussi l’auteure de plusieurs polars : Une femme seule (Fayard, 2012), Cavales et Chiennes (La Manufacture de Livres, 2014 et 2015). Une voix féminine et originale qui s’est déjà taillée une solide réputation dans un monde du noir encore dominé par les hommes.



2 commentaires:

  1. Merci Loley pour cette chronique touchante. En effet, ce livre est nécessaire et je le lirai avec plaisir !

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