vendredi 31 août 2018

Maudite ! de Denis ZOTT






Denis ZOTT

Maudite !














4ème de couverture : 
Pour survivre, elle doit faire face à ses pires cauchemars. 

" Marseille à feu et à sang dans un polar incandescent. " Hubert Artus

Marseille. En face du stade Vélodrome, le dixième étage des Mimosas est en flammes. C'est l'appartement de Tony Beretta, petit dealer mais légende parmi les supporters ultras de l'Ohème.
Une jeune femme, blessée, parvient à s'échapper du brasier. Luce, seize ans, une gueule d'ange, enceinte jusqu'aux yeux, n'est pas partie les mains vides : elle s'est enfuie avec l'argent et la drogue de Tony.
Et l'argent et la drogue, ça attire du monde. Canari, le flic pourri de la BAC. Les hommes de main de Tony. Ceux du Libyen, jeune caïd qui a pour ambition de renverser les anciens, tel le vieux Topin. Et même Yasmina, l'infirmière trop belle pour être innocente, qui veille sur Luce et ses jumeaux. Impossible, pour Luce, d'espérer se sortir seule de ce piège qu'est devenue sa ville.
Mais à qui faire confiance, et comment survivre et protéger ses bébés, quand sa propre mère dit d'elle qu'elle est maudite, et que son ange protecteur pourrait bien s'avérer être un démon ?
Pour trouver la lumière, Luce n'aura d'autre choix que de faire face à ses pires cauchemars.






Grosse envie de lire cet auteur et parfois il faut s'écouter.

Un soir de match de foot important, Luce tente de se faire toute petite dans l'appartement de son compagnon.
Pourtant, la vessie comprimée par les jumeaux qu'elle attend, elle va devoir se rendre aux toilettes et quand elle allume interrupteur, la télé s'éteint.
Tony va lui faire payer cette coupure électrique au prix fort...

J'ai été éprouvée par la scène qui introduit le roman, c'est vraiment bien rédigé, et je pense que ça doit être difficile à écrire, c'est violent.
Je l'ai appris cette année avec la coupe du monde de football, il se trouve que les soirs de match, la police enregistre une explosion de violence conjugale. 
Je ne parle pas des idiots qui se déchaînent sur le mobilier urbain que nous renouvellerons avec nos impôts ou des pauvres commerçants qui se font fracasser les vitrines.
Bon vous l'aurez compris je n'aime trop le foot, du moins son état d'esprit, son fric puant et et non rien, je n'ai pas du tout été gênée par ce sport pendant ma lecture et ça, c'est un joli tour de passe-passe de l'auteur qui a su rester subtil.
Pour revenir à nos moutons, je parle de femmes battues, vous imaginez bien, si on gagne on frappe parce qu'on est excité et si on perd, il faut bien que quelqu'un le paye.
Comme je suis naïve, j'étais tellement loin d'imaginer ça, du coup je trouve que cette scène est douloureuse, mais salutaire, elle permet de dénoncer, volontairement ou non et elle est très réaliste.

D'ailleurs, Luce est particulièrement touchante, cette sale gosse de 16 ans qui fait n'importe quoi comme par exemple se droguer, ça n'engage que moi, mais elle ne mérite clairement pas sa chance d'être maman.
Il faut se le dire, tout le monde ne l'a pas.
Pourtant, l'instinct maternel peut pointer son nez de façon inattendue, voire désespérée.


Je ne vous livrerais pas les détails, mais des personnages assez surprenants sont intégrés à l'histoire, surprenants de par leurs agissements.
C'est réalisé avec une bien belle maîtrise.

Un ami lecteur m'a prédit un orgasme littéraire et une lectrice a comparé Denis Zott à une des plus grandes auteures de thriller français, c'est vous dire si les retours de lecture sont bons.
J'ai donc avancé à tâtons parce qu'il n'y a rien de pire que d'en attendre trop et d'être finalement déçue.
Chaque ressenti de lecture est différent.
Je confirme que c'est carrément bon, excellent même, ça envoie grave et ça tabasse dans la cité marseillaise.
Je reste sur une très bonne impression entre l'action et le danger vécus.





Denis Zott est un alsacien de souche qui travaille dans la communication des collectivités locales, de préférence balnéaires, ce qui lui a valu de traverser plusieurs fois la France d’une mer à l’autre, des Sables d’Olonne à Saint-Tropez, en passant par le Berry. 
Durant ses loisirs, quand il n’écrit pas à la terrasse d’un bistrot, ce randonneur acharné parcourt montagnes et déserts. Sa devise : « Mes racines, je les plante dans les étoiles ; c’est la meilleure façon de voir la Terre ». 
"La Chute du cafard" est son premier roman. 



jeudi 30 août 2018

Sang Froid n°10







Eté n°10









D'entrée, les journalistes de Sang Froid amorcent les premiers articles de la revue avec le sujet qui fâche : l'argent.
Notamment autour du football et on s'en doute, partout où des sommes démesurées circulent, on retrouve des méthodes...particulières...

Le dossier sur le détecteur de tueurs en série est intrigant, je sais qu'il plairait à bon nombre de mes amis lecteurs de noir.
Nous sommes incorrigibles, n'est-ce pas?

Affaire de corruption, politiciens, stars du show-biz et ancien président de la République français, nous ne savons pas tout c'est sûr et c'est à pleurer de rire ou pas, au choix.

Les migrants et la mafia italienne toute une histoire, quand la misère humaine rapporte gros.
Jusqu'à présent, je n'avais pas parlé des conseils de lecture judicieux, ainsi que des cadeaux à gagner par les abonnés de la revue.
Quoi de plus sympa que de pouvoir lire un magazine du noir très régulièrement et en plus de gagner des livres.
Vous trouverez aussi de l'information littéraire comme les dates des salons du livre.

Cette saison, c'est Sandrine Colette qui nous livre sa nouvelle.
Je continue de tourner les pages et je tombe avec grand plaisir sur le portrait d'un auteur suisse, rencontré lors d'un salon du livre à Fargues Saint-Hilaire, j'ai nommé Nicolas Feuz.
Auteur que j'ai lu et que j'apprécie pour sa simplicité et sa sympathie, il est impossible de le deviner procureur de profession avec ses tatouages et "sa belle gueule un peu cassée" (ouf c'est le journaliste de Sang Froid qui le dit, si, si).
Son nouveau roman vient de sortir, je vous livrerai mon avis très bientôt.

Je relève beaucoup d'éléments, bien entendu je vous fais l'impasse de bien d'autres et heureusement, j'espère juste vous mettre l'eau à la bouche parce que je crois en ce que je défends.



mercredi 29 août 2018

Le festin de l'aube de Janis OTSIEMI





Janis OTSIEMI

Le festin de l'aube














4ème de couverture : 
En pleine nuit et sous une pluie tropicale, une femme surgie de nulle part vient se jeter sous les roues de la voiture du lieutenant Boukinda. Bouleversé par ce tragique accident, il veut savoir d'où sort cette inconnue, d'autant que son décès semble suspect... Au même moment, à quelques kilomètres de là, plusieurs individus pénètrent dans un camp militaire et s'emparent de nombreuses armes et d'un stock d'explosifs. Plus tard, c'est dans une ville en ébullition, gangrénée par la drogue, la violence et la pauvreté, qu'un braquage sanglant transforme le quartier en zone de guerre... Les forces de sécurité, en alerte maximum, sont à la recherche de truands visiblement déterminés. Et c'est tout à fait par hasard que ces deux affaires, apparemment sans aucun rapport, vont se télescoper et révéler un terrible complot... 
Sur fond de haine, de repli identitaire et de crise électorale, flics et gendarmes vont alors devoir s'épauler pour tenter de déjouer cette conspiration...





Je pars rarement dans les pays africains lors de mes lectures, c'est dommage, en même temps il doit être difficile pour un auteur d'écrire sur un pays qu'il ne connait pas.
Bref, je rentre de vacances et l'idée de refaire mes valises, mêmes imaginaires, est séduisante et c'est au Gabon que nous partons, pays de naissance de Janis Otsiemi.

Boukinda et jacqueline rentrent au milieu de la nuit, du mariage d'une cousine et ont un accident.
Alors qu'ils pensaient avoir percuté un animal, ils vont vite se rendre compte qu'il s'agit d'une femme en partie dénudée.
Le médecin va rendre des conclusions surprenantes sur ce qu'a subi la jeune femme.

On rentre immédiatement dans la course, Boukinda est flic et avec son collègue, ils vont tout faire pour avancer l'enquête de la mystérieuse accidentée.
J'ai apprécié ma lecture et c'est avec la même force que j'ai appris ce qui était arrivé à la jeune femme.
Je me suis sentie triste même si elle n'est pas réelle, triste pour toutes ces femmes qui tombent sous les sévices de leur bourreau. 

L'auteur a choisi de croiser deux dossiers et j'ai remonté tranquillement le cours de l'enquête avec le duo de policiers.
Vous verrez l'utilisation des verbes est peu commune, dialecte africain ou vocabulaire de Janis Otsiemi, je ne saurais infirmer l'un ou l'autre même si on peut avoir sa petite idée.
Dans ce roman un portable grelotte dans une poche ou encore on éjacule une réponse.

C'est une découverte sympa que j'avais envie de faire depuis un moment.





Janis Otsiemi est né à Franceville dans la province du Haut-Ogooué en 1976 au Gabon.
Ancien élève du Collège Public d'Akébé (Collège Georges Mabignat aujourd'hui), il intègre en 1998 la Fondation Raponda Raponda Walker comme Membre permanent. Après un bref passage au Gouvernorat de l'Estuaire, il est actuellement Secrétaire Général Adjoint de l'Union des Écrivains Gabonais (UDEG) et Directeur de la Collection « Polar d’Afrique » aux Éditions du Polar.
Romancier, poète et essayiste, Janis Otsiémi a publié un roman "Tous les chemins mènent à l'Autre" ( Prix du jeune écrivain gabonais) aux Éditions Raponda Walker (Libreville 2002) et aux Éditions Ndzé (Paris, 2002).
Il a été lauréat du Prix du centenaire de la naissance du président Léon Mba pour son recueil de poèmes "Chants d'exil." 




jeudi 2 août 2018

Coupable de Jacques-Olivier BOSCO






Jacques-Olivier BOSCO

Coupable













4ème de couverture : 
Internée à l’adolescence parce qu’elle souffrait de troubles psychologiques, Lise s’est liée à des filles avec qui elle a tout partagé, des « monstres » comme elle. Et elle a rencontré son double.
Des années plus tard, Lise est lieutenante à la brigade criminelle de Paris. Quand elle est amenée à enquêter sur la mort de l’un de ses proches, le passé trouble de sa famille réapparaît. Et les secrets de son enfance refont surface.
Que s’est-il réellement passé lorsqu’elle avait treize ans, dans cette ferme aux murs recouverts de sang ?
Et pourquoi est-elle revenue, celle qu’elle appelait sa « jumelle », son double maléfique ?






J'avais eu un énorme coup de foudre lors de ma lecture de "Brutale", le précédent roman de l'auteur.
J'étais tombée raide dingue amoureuse de Lise, le personnage principal, bah quoi ? C'est une femme et alors, elle est fantastique, vous verrez.

Lise n'en peut plus, elle retient le monstre qui gronde en elle depuis des mois et tente de retenir sa violence.
Proche d'une scène de crime, elle voit un père de famille qui ne se cache même pas pour violenter les siens.
Surprise par ses propres collègues et le substitut du procureur, alors qu'elle suspend le malotru par le balcon, elle sent que ça va chauffer pour elle...

C'est violent, c'est brut, c'est tellement bon.
Ça c'est du thriller qui déboîte, je visualise parfaitement une pyramide dans le monde du noir, au milieu de tous les styles et Jacques-Olivier Bosco est vraiment tout au bout, tout en haut, vous arrivez assez à situer là, je pense, et à comprendre ce que ça donne niveau plaisir littéraire. 

Le retour en arrière qui narre la vie de Lise dans son adolescence est un délice à suivre, il semble évident que ses troubles psychiatriques, engrangeant une redoutable violence, ne lui ont laissé aucun répit.

Je vais prier très fort pour qu'une série TV sorte, ça bouge fortement et il y a tellement d'action, qu'on peut presque imaginer le casting.
Quoique, pour Lise ce ne sera pas si facile à incarner, il faudra oublier la douceur...

Tout y est, il suffit de laisser les rênes aux personnages et de se laisser faire, ça va vite, ça peut donner la nausée mais, promis c'est sublimement jouissif.
J'en veux encore !!!!!






Jacques Olivier Bosco est né dans le sud de la France d'un grand-père sicilien arrivé en France pendant les années 30 puis immigré plus tard en Algérie. 
Ses parents nés à Alger reviennent en France parmi les rapatriés et s'installent définitivement à Nice.
Il est balayeur, éboueur, plongeur, barman puis entre dans le milieu de cinéma où il est scénariste dans les années 90( de courts métrages ), régisseur avant de s'installer comme restaurateur sur une plage près de Gruissan. 
Il écrit déjà quelques polars qui restent à l'état de manuscrits, des nouvelles aussi.
Début des années 2000, quelques unes de ses nouvelles sont publiées sur http://www.1000nouvelles.com/index.html et les Éditions Jigal acceptent son premier polar, Et la mort se lèvera qui paraît en ce début 2010.