mardi 26 mai 2015

La bonne, la brute et la truande de Samuel SUTRA








Samuel SUTRA

La bonne, la brute et la truande.

(Tonton, ses hommes, l'effet salaire)


Sortie le 29 mai 2015













4ème de couverture :
Dans la truande, il y a des règles ! Bon, pas des masses non plus. Quand on fait carrière dans cette branche, c'est rarement pour se coltiner des contraintes. Mais il y a une règle qui passe avant toutes les autres, sans laquelle même un coup réussi peut vous faire regretter de l'avoir tenté : il faut toujours payer ses hommes. Toujours !
Tonton parvient à monter un plan aux petits oignons. Il réussit à faucher le plus gros diamant du monde et à le rapatrier chez lui sans laisser ni témoins ni indices. 
Mais est-ce l'âge, la fatigue, ou un excès d'enthousiasme, voilà qu'il fait une erreur de débutant : il renvoie ses gars chez eux sans un sou en poche. 
Alors, c'est pas qu'ils soient méchants, les mecs, mais dès qu'on parle pognon, ils deviendraient presque pointilleux et auraient bien envie de rappeler au taulier que s'il néglige l'effet salaire, l'ambiance peut franchement se rafraîchir et signer le début des emmerdes...




Voila c'est bon j'ai à peine commencé la première page du roman que je ricane comme une dinde. 
Il faut que je vous explique, que je vous parle de Tonton c'est un gars incroyable, la classe incarnée.
Imaginez le big boss des truands, le baron de l'arnaque à haut niveau, imaginez-le un peignoir en soie aux motifs baroques sur le dos, des mules en cuir en guise de pantoufles, une cravate apparente et un feutre vissé sur la tête.
Là tu te dis c'est obligé je me mets en mode doigts de pied en éventail, un p'tit apéro dans une main et le bouquin dans l'autre. 
Il suffit de suivre Tonton il assure l'animation et il a une sacrée équipe de "bras cassés" pour nous faire rire, on se détend et au fil des lignes on se laisse embarquer par leurs coups tordus.

Il s'agit d'une série de plusieurs livres qui va progressivement être rééditée par la maison d'édition Flamant Noir, cette série c'est une ode à la rigolade.
Perso je n'ai pas l'intention de m'en passer car rire on en a tous besoin et Samuel Sutra nous offre un vrai décrassage des zygomatiques.

Je me suis rendue compte d'une chose, être un truand n'est pas si facile, il faut faire marcher sa tête, c'est un intense travail de réflexion et d'organisation.

Tonton reçoit un mystérieux appel et se voit proposer une affaire en or, le rachat d'un énorme diamant pour presque rien comparé à sa valeur.
La seule ombre au tableau c'est que c'est lui qui détient le diamant en question et l'a volé par la même occasion.
Une question se pose donc, se sont-ils fait piquer le caillou? Après avoir retourné le jardin sans succès, ils  décident de se mettre dans les mêmes conditions que l'année dernière.
Comprenez qu'on ne fait pas les mêmes pas à jeun que bourré donc nos compères repartent au salon vider quelques bouteilles.
Mais cela va-t-il suffire pour retrouver l'objet convoité, il est évident que le lecteur l'espère, qu'il est de tout cœur avec la fine équipe, (fine comme du gros sel certes mais j'aimais bien l'expression) ce n'est pas de la complicité de vol mais de la solidarité, nuance et ils en ont bien besoin, croyez-moi.

Le roman est découpé en autant de parties qu'il y a de personnages, chacun vivant l'aventure avec ses impressions et ses propres yeux, j'ai trouvé ça juste excellent, excellent dans le sens marrant, épatant et bien fait.
J'ai particulièrement aimé celle de Gérard, le bras droit de Tonton, on se trouve face à un lourdingue sans cervelle et fier de lui, que l'auteur me pardonne j'attaque fort ses personnages mais c'est trop bon.
Ses péripéties sont aussi craquantes que désespérantes, on pense franchement qu'il ne peut pas réussir dans la vie avec ses gros godillots mais il ne s'en sort pas si mal, enfin presque... en fait ça ne peut que foirer...
En passant aux visions des autres personnages, le lecteur apprend des détails qu'ils ne connaissent pas eux-mêmes, vous me suivez toujours là? 
Ça laisse présager un final en apothéose et quel final c'est Tontonnesque, ce que l'on retient c'est que même avec des gars pareils l'amitié est là et équipe de bras cassés ou pas ils peuvent être complémentaires malgré tout.

Cette aventure cocasse est prenante et l'intrigue est tenu d'une main de fer avec un rythme accompli.
L'humour est un élément à part et personnel, faire rire est difficile, je pense qu'on sait faire ou pas, si ce n'est pas le cas ce n'est même pas la peine d'essayer.
Je vous parle d'un vrai succès me concernant, j'ai ricané, j'ai gloussé, j'ai ri à gorge déployée et je continue à sourire en pensant à certains passages.
Une des scènes les plus magiques pour moi, restera Donatienne, la bonne de Tonton, pendu à la longe d'un cheval de course au galop et les collants remplis de graviers.
J'ai bien cru en pleurer de rire, je n'en dis pas plus mais il fallait que je vous plonge dans l'ambiance, allez maintenant vous y êtes vous savez qu'il vous faut ce livre!!!
D'ailleurs ouvrez les yeux Tonton monte sur les planches et vous pourrez le découvrir au théâtre, c'est-y pas génial ça?

Les auteurs français tâtant le style sont peu nombreux il faut l'avouer, si les belges ont Nadine Monfils (que j'adore) et bien nous on peut se la péter d'avoir Samuel Sutra.  





Samuel Sutra est né en 1974.
Après des études en Histoire de l'Art, il a obtenu une maîtrise de philosophie à la Sorbonne Paris IV.
Il a été publié par les éditions Terriciae, puis Sirius, et aujourd'hui par les éditions Flamant Noir lesquelles, après avoir publié "Le Bazar et la Nécessité", ont racheté les droits de ses précédents livres, notamment sa série Tonton.
2014 "Kind of black" a gagné le prix du balai d'or 2014 


jeudi 21 mai 2015

Poubelles la vie de Guy LEFEBVRE








Guy LEFEBVRE

Poubelles la vie


Sortie le 22 mai 2015











4ème de couverture :
Les trois quarts du temps, on l'appelle "Monsieur Jean". 
Il est régisseur, et ses clients sont essentiellement de vieux cons. 
Peu de personnes savent ce qu'il traîne.
Ce qu'il a vu, ce qu'il a fait quand il était para.
Peu de personnes savent ce qu'il trouve dans les poubelles des résidents. Des bouts de vie, des révélations.
Des trucs qui font monter la tension.
Le truculent Guy Lebebvre revient avec ce roman piquant, où l'eau de rose cède la place à une liqueur âpre. Une vie que l'on jetterait aux ordures, sans se soucier de faire le tri.




Voila une découverte, le titre m'a fait sourire il fait penser à une série française, vaguement.

Jean raconte ce qu'il fait dans la vie, il travaille dans une résidence de deux bâtiments, c'est un peu l'homme à tout faire, le régisseur, l'agent technique.
Il connait forcément ces résidents et semble avoir des choses à dire, alors j'ai eu juste à rapprocher ma tête et tendre une oreille pour recueillir ses confidences.
Comment connait-il leurs petits secrets, et bien c'est tout simple en auscultant consciencieusement les poubelles, elles regorgent de données personnelles et intimes.
Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est à s'en lécher les babines, c'est croustillant, ça pique même.
Dans la vie je ne me permettrais pas ce genre d'intrusions mais là on plonge dans un roman alors allons-y le voyeurisme est plus que permis.
Jean va tomber sur des lettres qu'il n'aurait jamais dû lire, ce qu'il va faire il n'aurait jamais dû le faire...

Au début j'ai ressenti de l’empathie pour ce gars un peu bourru et maladroit, puis petit à petit il a commencé à m'inquiéter plus qu'un peu avec son passé d'ancien soldat.
Quelques scènes sont marrantes, d'autres douces, chaudes ou encore noires, c'est un sacré condensé que nous avons là et j'ai apprécié cette lecture loufoque et pour le moins originale. 
L'auteur a très bon goût en matière de vin, je le relève car le Cahors reste le meillleur, bef oui c'est chez moi alors ne parlons pas d'objectivité c'est comme ça.

Je me suis rendue compte du coup que je suis moi-même une grande parano, je détruis systématiquement tout courrier à mon nom, toute donnée personnelle.
Je préfère ne pas m'auto-analyser et mets mes mains sur mes yeux et mes oreilles.
Sinon vous ça va, vous gérez bien vos poubelles? Enfin vos p'tits secrets...







Ophtalmologiste tenace, disciple d'Hippocrate, septuagénaire actif et conférencier obstiné, Guy Lefebvre a su faire sa place dans le domaine de l'écriture via de nombreuses nouvelles, une pièce de théâtre et un livre, « Résistant malgré lui », paru en 2012 aux éditions Nord Avril.
"La Carne", publié cette fois chez Fleur Sauvage, lui permet d'être invité dans de nombreux salons littéraires et de saluer un lectorat de plus en plus dense.
Son prochain roman, "Poubelles la vie", sera présent en librairies dès le 22 mai 2015.

mardi 19 mai 2015

Enragés de Pierre GAULON











Pierre GAULON

Enragés

Fleur Sauvage Editions

Sortie le 22 mai 2015















4ème de couverture :
Et si les histoires de zombies n'étaient que des jeux de miroirs? 
Et si le plus effrayant se révélait être au fond de nous?
Jouant sur les codes du récit horrifique, le talentueux Pierre Gaulon (La mort en rouge, Blizzard...) nous livre ici un ouvrage haletant, misant aussi bien sur la psychologie de ses personnages que sur la probabilité des faits. 
Un grand thriller, doublé d'un excellent roman.





La couverture est vraiment belle, la maison d'édition "Fleur Sauvage" est décidément très forte à ce jeu là.
Je n'ai pas pu m'empêcher de frissonner en lisant le résumé, l'évocation des zombies me fait cet effet à chaque fois car je sais que si c'est bien fait on peut vraiment avoir la pétoche.
Et je ne me suis pas trompée, une angoisse sourde saisie le lecteur au bout de quelques pages, la pression est montée doucement avec une vilaine sensation de gorge serrée.

Louis va assister à des changements dans son quotidien, une succession d'événements bizarres planent autour de lui.
Il va finir par comprendre qu'il vit un cauchemar éveillé, les gens se transforment en monstres à une vitesse hallucinante. 
Tout le champ lexical de l'angoisse peut y passer, son anxiété est contagieuse, il espère vraiment que ses proches s'en sont sortis mais rien n'est moins sûr.
Deux questions se posent alors, comment ne pas se faire contaminer et les secours arriveront-ils un jour car tous les pays à fortes populations sont touchés.
Ce qui est sûr c'est que le but ultime est de rester en vie et ça sonne comme une mission impossible.
Lucas aussi se rend compte que le monde ne tourne plus rond, des incidents, voire des accidents s'enchaînent, ce à quoi il assiste rendrait fou le plus sain et le plus équilibré des hommes.
Mais que s'est-il passé s'agit-il d'une attaque biologique, d'une mutation de virus?
Face au pire, Louis et Lucas vont devoir agir comme jamais ils n'auraient cru le faire, ils ne seront plus jamais les mêmes...  

Je peux le dire j'ai eu peur, Pierre Gaulon exploite jusqu'au bout les scènes d'action, il ne fait pas semblant et y va à fond.
Il va sans dire que les attaques des zombies m'ont fait dresser les poils des bras, accompagné de frissons.
Par moment les détails sont fournis, les morceaux de cervelle fusent mais sans trop non plus, si ça peut vous rassurer vous pouvez vous dire que ça n'existe pas mais bon sans jouer les rabats-joie je me suis surprise à sursauter au moindre bruit pendant mes soirées dans Enragés.

Comme je le disais au début, quand un auteur choisi de se lancer avec ce genre de morts-vivants en guise de personnages, il n'a pas droit à l'erreur, il faut envoyer la sauce pour être crédible aux yeux du lecteur.
L'histoire est passionnante de A à Z, mon intérêt a été maintenu de façon constante.
Pierre Gaulon a largement rempli ses fonctions, c'est un excellent roman dans le genre, j'ai été happée par son récit, par sa dangerosité bref en langage de jeun's j'ai flippé ma race et j'ai adoré ça.

J'ai ressenti une vraie tristesse en quittant les personnages, tourner la dernière page a presque été douloureux, j'ai eu envie de repartir en arrière.

Comme on ne peut rien vous cacher vous aurez compris que ce livre m'a fait un sacré effet et je me permets même d'en rajouter une couche en conclusion, foncez ne réfléchissez pas ils sont partout alors surtout foncez, surveillez juste vos arrières...





Après des études de lettres modernes, spécialisées dans la littérature fantastique, et un an en tant que professeur de français, Pierre Gaulon partage maintenant son temps entre son travail dans l'univers du jouet et l'écriture.
En 2006 il publie son premier roman: "Tendres tortures", un écrit dérangeant sous fond de crise existentielle.
"La mort en rouge", publié chez City, constitue son deuxième roman. Une histoire mêlant l'art, la folie et la passion, dans laquelle les hommes portent leur passé comme un fardeau trop lourd qui finira par ronger leur vie, leur amour.
"Noir Ego", toujours chez City, confirme le talent de ce jeune auteur dont l'année 2015 sera riche de sorties telles que le premier tome de la saga "Blizzard" (chez Mnémos) ou l'intrigant "Enragés" (chez Fleur Sauvage) qui sortira le 22 mai prochain. On remarquera également sa participation au recueil "Silencieuse Et Perfide" avec la nouvelle "Taille-haie".















dimanche 17 mai 2015

Harpicide Collection l'Embaumeur de Michel VIGNERON









Collection l'Embaumeur : Harpicide

Michel VIGNERON





















4ème de couverture : 
Ancien légionnaire, Luc Mandoline, l'Embaumeur, est appelé en Guyane pour enterrer un camarade tombé sous les balles. La mission va tourner à l'expédition commando sur les sites d'orpaillage. En pleine jungle amazonienne, l'ennemi , n'est pas toujours celui auquel on pense... Un retour aux sources violent et douloureux.  




Tenté par un petit voyage en Guyane, sa chaleur suffocante et sa verdure de fou? 
Ça tombe bien Michel VIGNERON nous y emmène et l'auteur connaissant plutôt bien l'endroit car il y vit, je vous promets de sacrées descriptions.

Nous sommes devant le premier Embaumeur, une série qui suit son court avec un auteur différent à chaque livre mais qui reprend les mêmes personnages.
J'ai un peu honte d'avouer que je connais Luc Mandoline et ses potes et pas qu'un peu, voilà belle lurette que j'ai commencé à lire la série mais dans le désordre.
Toutefois je ne me sens nullement perturbée dans mes lectures, si vous avez fait comme moi rassurez-vous ce n'est pas bien grave et vous pourrez vous rattraper en lisant aussi "Harpicide".

Luc Mandoline est thanatopracteur, il côtoie pas mal de morts du coup, il est appelé à partir en Guyane par son ancien régiment afin de préparer un képi blanc tué par une balle perdue.
Et oui Luc est aussi un ancien légionnaire, il prend son copain Sullivan dans ses bagages qui a eu le même parcours.
Seul petit imprévu, leur bonne copine Elisa a décrété qu'elle venait aussi, l'occasion de lui changer les idées, croyez-moi elle en a bien besoin.
Etant journaliste elle voit là l'occasion sortir un billet sympa sur l'orpaillage clandestin qui pourrit le pays.
Une fois sur place ils comprennent que les choses ne sont pas aussi simples qu'elles n'y paraissent et un petit tour dans la forêt amazonienne s'impose.
Vous pouvez déjà l'imaginer pire que tout ce petit tour, je vous passe les détails avec les crocos, les mercenaires armés et et c'est tout, à vous de lire le livre maintenant, ce qui est sûr c'est que ça va chauffer...

L'écriture de l'auteur coule toute seule, elle est dynamique et surmontée d'une touche d'humour, ça envoie bien.
J'ai adoré le personnage d'Elisa, elle est excellente dans son rôle de ... femme, oui j'ai mis un peu de temps à chercher le mot mais c'est ça, pas que les femmes soient toutes des casses-noisettes non non mais là j'ai adoré.

En apprendre plus sur les chercheurs d'or sans foi ni loi est appréciable, c'est tout simplement un sujet passionnant, ces hommes utilisés comme des esclaves, à utiliser du mercure et des produits dangereux.
Amenés doucement mais sûrement à crever alors qu'ils pensent ramener de l'argent chez eux pour faire vivre leurs familles.

Jusqu'à présent je n'avais lu qu'une nouvelle de l'auteur et je suis assez contente de penser que maintenant je connais son écriture et que je continuerai à le lire.
Le tome 2 est dans ma pal (pile à lire), c'est une chance un autre auteur que je n'ai pas lu, c'est l'occasion de poursuivre l'aventure avec Luc et son équipe. 







Né en 1970 à Calais, Michel Vigneron habite désormais en Guyane où il dirige une équipe de 80 policiers. Entré dans la Police nationale en 1995 comme gardien de la paix, il exerce dans le Xe arrondissement de Paris de 1996 à 2000. De cette date à fin 2001, il travaille à la Police aux frontières de Calais, dans la Brigade mobile de Recherche départementale où il faisait la chasse aux réseaux de passeurs et de trafic des êtres humains.
Après avoir réussi le concours de lieutenant et un an et demi de formation, il est affecté au commissariat de Boulogne-sur-Mer comme chef de secteur pendant deux ans. Il décide alors de travailler de nuit et gère toute l’activité judiciaire, ainsi qu’une quarantaine de gardiens.
En Novembre 2012 il publie "Harpicide" premier polar d'une série ayant pour héros Luc Mandoline dit"L'Embaumeur", le livre sera préfacé par Franck Thilliez. 




mercredi 13 mai 2015

L'innocence des bourreaux de Barbara ABEL






Barbara ABEL

L'innocence des bourreaux



Sortie le 15 mai 2015







4ème de couverture :
Dans une supérette de quartier, quelques clients font leurs courses, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé son petit garçon de trois ans seul à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes, le temps d'acheter des couches pour la nuit.
Parmi eux un couple adultère. Parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s'il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent.
Des gens normaux, sans histoires, ou presque.
Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé.
Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s'inversent, la vie de ces hommes et femmes ordinaires bascule dans l'horreur.
Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince... 





Il ne s'agit pas là d'un coup d'essai, Barbara Abel peut compter sur ses deux mains le nombre de romans publiés.
D'ailleurs ça se ressent d'entrée, les comparaisons sont nombreuses et riches, j'ai envie de dire que c'est carrément beau.
Je vous donne un petit aperçu pour vous faire comprendre où je veux en venir : "Lorsqu'il ouvre à nouveau les yeux, la lumière lui fait l'effet d'une injection en pleine rétine. Ça explose dans son crâne, comme un caveau profané au lance-flammes."

Dans un premier temps la vie des personnages est passée en revue, une fois les présentations faîtes ils vont pouvoir monter sur scène.
J'ai beaucoup aimé la découpe des chapitres par personnage, on a le ressenti de chacun sans jamais être perdu et se dire mais c'est qui celui là déjà. 
Au contraire c'est très clair et ça tout le long du roman, on finit par connaître leur vie mais aussi leurs défauts.

Jo n'en peut plus, il lui faut un fixe, le manque le rend dingue, il souffre et personne ne veut l'aider, le dépanner juste une fois. 
Il n'a alors plus le choix et va devenir l'auteur d'un braquage hors norme, le braquage d'une petite supérette de quartier. 

J'ai ressenti avec précision la peur des victimes avec l'impression de le vivre en direct.
Cette trouille qui vous tord les viscères, qui tétanise les muscles, ne pas bouger, ne surtout pas bouger et se demander si on en ressortira vivant.
Le rythme cardiaque s'accélère et les minutes semblent être des heures.
La peur de mourir est là, elle suinte par tous les pores de votre corps, qui a-t-il de pire que de ne pas savoir si on reverra ses proches? 
Je peux assez justement parler de drame, ce qu'il va se passer dans cette supérette est insoutenable quand on pense aux diverses vies brisées à jamais.
Il y a parfois des choix à faire, des directions à prendre, pas évidentes du tout, qui peuvent tout changer, gauche ou droite? Le bien ou le mal? Tout n'est pas toujours blanc ou noir... 
Tout semble pourtant partir  en vrille et ne pas se passer en simple cambriolage, ce qui est à la base un acte violant et traumatisant, vous n'imaginez même pas ce qu'il va se passer, c'est pire, bien pire...

J'ai bien reconnu la touche de l'auteure, un excellent style bercé d'un léger aller retour de cruauté.
Les lecteurs assidus verront exactement de quoi je parle car quand on y a goûté on en redemande.
J'ai également reconnu le sujet de prédilection de notre chère auteure qui touche à la relation familiale, la filiation, j'ai été conviée à un superbe brainstorming psychologique.
J'ai été embarquée par une tornade noire et irrésistible, doublée d'un effet boule de neige, en gros une fois commencé il est impossible de lâcher le livre.
Avec ce nouveau roman j'ai été étonnée voire désarçonnée, ce fût un très bon moment, après deux livres qui se suivent il fallait chercher ailleurs, faire tout autre chose et j'ai trouvé Barbara Abel où je ne l'attendais pas.
Oui oui oui c'est gagné sans hésitation !!! 

Les copains blogueurs avaient raison je vais attendre un peu avant de retourner faire mes courses, le drive ira très bien pour les semaines à venir...






Barbara Abel est née en 1969. 
Ce jeune auteur très prometteur a déjà à son palmarès un prix Cognac en 2002 et un titre sélectionné pour le PRA en 2003. Passionnée de littérature et de théâtre, elle se consacre aujourd'hui exclusivement à l'écriture de romans à suspense dans lesquels la complexité de ses intrigues est étonnante. 
Son roman "Un bel âge pour mourir" a été adapté pour France 2 avec Marie-France Pisier et Emilie Dequenne dans les rôles principaux.
S'ensuivent "Duelle" en 2005, "La Mort en écho" en 2006, "Illustre Inconnu" en 2007, "Le Bonheur sur ordonnance" en 2009 et "La Brûlure du chocolat " en 2010. 
Aujourd'hui, ses romans sont traduits en allemand, en espagnol et en russe.