samedi 30 janvier 2016

Le mariage du siècle de Stanislas PETROSKY







Stanislas PETROSKY

Le mariage du siècle












Résumé :
L’Histoire est émaillée de mystères. En voici un de plus, rapporté par un témoin invisible dans le Berlin de 1945…
Assis en face du lit conjugal, je les ai vus passer à la salle de bain chacun à leur tour, revenir se glisser sous la couette et se souhaiter bonne nuit. Encore une fois, même pas un baiser. Mais j’avoue que de l’avoir vu, lui, dans sa tenue de nuit, cela m’aurait presque arraché un éclat de rire, ce pyjama grotesque à rayures, et dire que je n’avais pas d’appareil photo avec moi, quel con !
Je ne savais pas que les « ectoplasmes voyageurs temporels » dans mon genre dormaient, je me suis assoupi…

On se laisse embarquer dans cette histoire frisant le fantastique par un Petrosky au mieux de sa forme romanesque. Une manière de révéler les dessous d’un événement historique qui n’a pas fini de livrer son énigme…
Le mariage du siècleStanislas Petrosky, nouvelle, collection Noire sœur, 1.49 €
97910234044739




Le mariage mais c'est sensé être le plus beau jour de votre vie, vous devez trépigner d'impatience, être heureux quoi.
Visiblement il y a un souci a celui-ci, hum c'est louche et ça sent même mauvais.

J'ai été de suite happée par cette courte nouvelle, curiosité, suspense, interrogations...
Il est clair qu'une fois commencé j'ai voulu savoir où était le traquenard.

Jusqu'au bout je me suis demandée où l'auteur voulait conduire son lecteur et la chute est excellente, vraiment excellente.
C'est un mélange de surprise, d'horreur et pourtant une sadique sensation de satisfaction.

Je stoppe tout pour ne rien gâcher de votre plaisir, pour une lecture numérique à 1,49€ c'est à vous de juger.






Né en 1975 sur les bords du lac Sevan, en Arménie. Stanislas Petrosky quitte son pays à l’âge de dix-sept ans pour rejoindre la France. Il glissera dans une délinquance de plus en plus dure et connaîtra de nombreux démêlés avec la justice.

C’est lors de ses séjours à l’abri du soleil qu’il se découvrira une passion pour l’écriture, sombre de préférence, en commençant par les nouvelles. Ravensbrück mon amour est son premier roman.





vendredi 29 janvier 2016

La piste de l'assassin de Samuel GANCE









Samuel GANCE

La piste de l'assassin






















4ème de couverture : 
Quand la volcanique Marie du Plessis est en colère, mieux vaut ne pas se retrouver sur son chemin ! Et quand on tue sauvagement l'un de ses meilleurs amis, elle est très, très en colère... Dans ce polar noir et sur-vitaminé, les rebondissements s'enchaînent pour la jolie rousse et ses deux compagnons et les mèneront en cascade de la savane surchauffée du Mpumalanga, en Afrique du Sud, jusqu'au coeur frénétique des mégapoles d'Asie. « Il n'eut pas vraiment le temps de pousser plus loin sa réflexion. Le sabre ressortit par son ventre. Pilepoil au-dessous du plexus. Son regard se figea dans une incompréhension tragi-comique.»



C'est parti pour l'exploration de la faune et la flore du bush africain.
Sa chaleur, ses terres rouges et sèches mais surtout ses animaux sauvages, souvent traqués et massacrés.
Un problème récurrent et bien connu, l'homme, l'ennemi public numéro un de la planète.

Marie est vétérinaire et travaille dans le parc de son oncle, celui qui l'a élevée depuis la mort de ses parents, disparus dans des circonstances atroces.
Depuis elle a dû développer une force, une attitude dure et têtue pour duper la douleur et le traumatisme.
A la recherche des lions du parc elle va tomber sur des rhinocéros massacrés pour leurs cornes.
Dont un qu'elle a vu grandir avant de le relâcher à la vie sauvage.
Marie et ses amis vont remonter le réseau de contrebande de ces braconniers, ils vont aller de découvertes immondes, en situations plus que dangereuses.
La proie ne sera pas vraiment celle que l'on croit...

La description de ce continent est vraiment bonne, j'ai eu l'impression de me trouver sur place avec les personnages.
J'ai d'ailleurs apprécié le dépaysement, je pars rarement en Afrique dans mes lectures et ce fût appréciable.

On a tous ragé devant ses chasseurs aussi friqués qu'ignobles, exhibant leurs trophées morts et prenant la pose en famille et ce, avec le sourire s'il vous plait, les réseaux sociaux en dégorgent.
Chasser les animaux sauvages est un plaisir, un hobby, peu importe l'extinction de la race.
Il y a aussi les braconniers prêts à tout pour ramasser leur fric plein de sang.
J'ai pu sentir une douleur vive quand le personnage principal perd des animaux qu'elle a soigné et élevé avec passion mais aussi avec amour.
Quoi de plus facile que de se donner sans concessions à un animal plutôt qu'à un être humain, pas de comptes à rendre, pas de trahison ...

Le blanc, le noir, la différence...
Le racisme est bien présent, forcément au Mozambique on y trouve l'extrême pauvreté et son contraire.
L'opulence vomissante est souvent du côté de l'homme blanc qui s'engraisse sur le dos du peuple d'en bas.
Le sujet est traité parfaitement, encore une fois c'est très crédible et intégré au récit à la perfection.

Un autre point enflamme les pages de ce roman, il s'agit de la parité homme/femme, tout aussi touchant voire rageant.
L'âme de mini féministe que je suis apprécie beaucoup.

L'auteur a visiblement choisi un lieu qu'il affectionne mais extrêmement difficile à traiter, tellement différent de l'Europe par sa culture et ses croyances.
Et pourtant tout y est, tout est réuni et développé à travers cette histoire, c'est bluffant.
Je comprends aisément les nombreux avis enthousiastes de mes amis lecteurs quand j'ai annoncé cette lecture.





Après des études de pharmacie, il part travailler en Italie puis sur l’île de la Réunion, avant de revenir s’installer dans le Limousin en 2001. En janvier 2013, il publie son premier roman « Anton ou la trajectoire d’un père » aux éditions l’Harmattan. 




mardi 26 janvier 2016

Jeux Tue Ils de Muriel HOURI







Jeux Tue Ils

Muriel HOURI











4ème de couverture : 
Alice, mariée à Julien et mère de deux enfants, mène une vie sans intérêt depuis le décès de sa fille, survenu un an plus tôt. Un soir, au cours d'une fête organisée chez elle, alors qu'elle est endormie sur le canapé, on glisse un papier dans sa main. À son réveil, elle découvre qu'il s'agit d'un échange de mails entre son mari et une autre femme... Une certaine Myriam, qu'elle ne connaît pas. Alice n'en parle à personne. Quelques mois plus tard, elle reçoit un message sur son téléphone portable : MYRIAM EST MORTE... Elle croit d'abord à une mauvaise blague, mais les messages se poursuivent et deviennent menaçants. On veut qu'elle comprenne, qu'elle devine, qu'elle sache. Tous les moyens sont utilisés contre elle pour la déstabiliser et lui faire peur. Qui se cache derrière cette mise en scène ? Que doit-elle découvrir ? Autant de questions qui la forcent à suivre le jeu de piste qu'on lui impose. 
Elle doit se taire... Alors, quand au fil de ses découvertes le passé de ses proches se trouble, Alice comprend qu'elle va devoir être très prudente. Dorénavant, le mensonge et le danger sont partout. Et le temps est compté...
Le mot de l’éditrice : Un drame, des messages, des ami(e)s, des témoins, une énigme, des indices... Dans ce thriller, on ne peut s’empêcher de penser que ce "JEUX" va mal se terminer, sans jamais pouvoir en être certain, ni même trouver comment. À qui faire confiance ? Et si ce n’était finalement qu’une blague de mauvais goût ? Muriel Houri nous embarque avec talent à travers une énigme captivante et angoissante, dont elle seule a la clé... Bonne lecture !




Muriel Houri est douée disons-le, il m'a suffit de quelques pages et hop j'étais déjà accrochée avec l'impossibilité d'en sortir, du coup pourquoi se débattre.

Une intrusion dans la vie d'une famille pose des bases solides. Rien de tel que d'évoquer le contexte familial au quotidien pour faire rentrer son lecteur dans l'histoire.

Alice est une jeune mère de famille trop fade, trop effacée, elle ne vit que pour servir son mari Julien, puis son fils de trois ans.
Ils vivaient heureux à quatre, jusqu'au drame...
L'apparence d'Alice relève du zombie, elle souffre et ce, doublement depuis cette soirée, six mois plus tôt où elle se lève du canapé après s'être assoupie.
Une feuille de papier a été pliée puis glissée dans sa main, elle apprend par ce biais, l'infidélité de l'homme de sa vie.

Quand la violence psychologique est aussi forte que la violence physique, on assiste à une descente aux enfers, douce, progressive, insidieuse et vicieuse.
Il va pourtant falloir que la vérité éclate, le lecteur sent que l'épaisse couche de fond de teint est en train de se fissurer, le fond de teint c'est bien connu ça camoufle les imperfections en surface mais ça ne résout pas les problèmes.
La tension est insoutenable, j'ai trouvé ça impressionnant de maîtrise, du début à la fin, d'ailleurs quand elle ça va éclater ça va faire mal, très mal...

Le jeu se fait sur la corde raide, en permanence, un jeu dangereux où la folie guette et menace.
La partie fût d'enfer, addictive et impossible à lâcher, d'ailleurs l'auteure vient d'atteindre le level supérieur en explosant tous les scores.
Mensonge, trahison, mascarade, foutage de gueule, comment réagiriez-vous si vous vous rendiez compte que votre vie n'est pas vraiment la votre, que vous êtes un bouffon en pleine monarchie.

Après avoir cherché à comprendre, à démêler le vrai du faux, la chute est arrivée et elle fût à la hauteur de mes attentes, fabuleuse, oh oui fabuleuse.
Le message est clair il vous le faut, vous avez envie de jouer vous aussi...




Assistante de direction d’un grand centre d’hébergement de l’Armée du salut qui accueille des sans-abris dans le 13ème arrondissement de Paris. 
Auparavant, elle avait travaillé 10 ans pour le centre de formation du Syndicat National de l'Edition (Asfored).

2012 "Séquences meurtres"
2014 "Menace"






Bloody Fleury, Festival du polar du 4 au 7 février 2016, à Fleury-sur-Orne





Vous avez la chance d'être du coin et bien maintenant vous savez quoi faire de votre week end, 
c'est du 4 au 7 février 2016.

Vous pourrez y rencontrer un peu plus de 20 auteurs dont Ingrid DESJOURS, Benoît MINVILLE, Laurent SCALESE, Niko TACKIAN, Dorothée LIZION, Sébastien GENDRON, Samuel DELAGE et bien d'autres.

C'est une première édition et l'entrée est gratuite, de 10h à 19h.
Les organisateurs passionnés débordent d'énergie pour vous concocter de nombreuses animations : 
Atelier maquillage et photos garde à vue, exposi-tion interactive, des jeux, des lectures musicales, des ateliers.... de quoi passer un moment polardesquement riche et agréable.
Une petite restauration sur place est prévue.

Je suis malheureusement à l'autre bout de la France j'attends donc vos photos et vos retours.

Site internet : bloody.fleurysurorne.fr



A l'espace Nicolas Oresme
10 Rue Serge Rouzière
 14123 Fleury-sur-Orne
(Basse Normandie)


vendredi 22 janvier 2016

L'insigne du boiteux de Thierry BERLANDA







Thierry BERLANDA

L'insigne du boiteux


La Bourdonnaye Editions

Sortie le 21 janvier
2016






4ème de couverture : 
Un assassin, qui se fait appeler le Prince, exécute des mères de famille sous les yeux horrifiés de leurs jeunes fils âgés de 7 ans. Opérant à l’arme blanche avec une rare sauvagerie, le meurtrier taille ses victimes en lanières. Telle est la punition qu’il inflige. Mais qui punit-il ? Et de quoi ?

Pour répondre à ces deux questions fondamentales, le commandant Falier s’adjoint les services du professeur Bareuil, spécialiste des crimes rituels, « retraité » de la Sorbonne, et de Jeanne Lumet, qui fut sa plus brillante élève. Or la jeune femme est mère d’un petit garçon de 7 ans. Détail qui n’échappera sans doute pas au Prince…
Dès les premières pages, l’auteur nous plonge dans une descente vertigineuse au fin fond de la folie meurtrière. Certaines figures cauchemardesques prennent vie dans notre réel. Le Prince est de celles-là. Gageons que cette créature qui se nourrit de nos peurs hantera longtemps nos mémoires.



Le nom de l'auteur ne m'étant pas inconnu j'ai eu bien envie de le découvrir même si pour cela il m'a fallu braver le sujet dépeint par la 4ème de couverture.
Et oui je suis une maman sensible c'est même mon talon d’Achille, mon seul défaut c'est que j'aime jouer avec le feu malgré mes appréhensions et je me brûle rarement.

Dans ce thriller nous sommes confrontés à un tueur hallucinant de folie, avec lui la désignation de "monstre" prend tout son sens.
J'en croise pourtant souvent mais les descriptions sont pour le moins réussies, il est aussi angoissant que terrifiant, c'est plutôt ça j'ai ressenti de la terreur en me rendant compte que j'avais croisé sa route et il va falloir s'en accommoder tout le long...

Le téléphone sonne en pleine nuit, Jeanne se rend sur une scène de crime conformément à la demande de la police.
Etant spécialisée en objet d'art elle se demande ce qu'on peut bien lui vouloir à cette heure.
Elle va alors avoir sous ses yeux l'inimaginable, une mère de famille littéralement massacrée devant son petit garçon, il ne s'agit malheureusement pas d'un cas unique.
La nuit suivante, ce sera une autre personne qui va contacter Jeanne et qui exigera également de la voir, on imagine assez bien ce qu'elle va ressentir devant cette demande, devant l'inconnu...
Ah oui j'oublie un détail la jeune femme a un fils de 7 ans, comme les victimes.

Les investigations prennent une dimension importante, le profil psychologique du tueur est développé, étudié et disséqué.
C'est une partie consciencieusement décrite, qui à mon sens est capitale en présence d'un tel tueur en série.
La description des scènes de meurtre est relativement hard mais l'accent est placé sur l'enquête, bien que l'action soit continue et prolongée.

Quand un livre est beau j'aime le souligner, la couverture est superbe et une fois en main c'est clairement un beau bouquin.
Pour résumer j'ai passé un bon moment de lecture et j'ai bien accroché avec les personnages de Jeanne et sa famille.  



Je vis à Paris et j'y écris nuit et jour (la nuit surtout). Trenet disait qu'il faisait des chansons comme un pommier fait des pommes. C'est ainsi que je fais des livres. Dans quel but ? Toucher et faire toucher ce qu'est l'humanité quand on l'a débarrassée de ces masques.
J'écris un roman (entre autre) à peu près tous les dix huit mois. Depuis une dizaine d'années, je me suis dit qu'il était temps de les partager. Parce que finalement un livre n'existe pas tant qu'il n'est pas lu. 






dimanche 17 janvier 2016

Igneus de Patrick S. VAST






Patrick S. Vast

Igneus






















4ème de couverture :
Toussaint 1984 : Dans l’incendie d'une discothèque de Tournai, 150 personnes périssent, dont les quatre musiciens du groupe rock Wild Mind. 

Toussaint 2014 : Dans une rue de Lille, un jeune homme meurt brûlé vif, une jeune femme se rend à un mystérieux rendez-vous dans le lieu de l'ancienne discothèque et, dans la campagne aveyronnaise, un enfant s’enfuit dans la nuit. 


« Igneus », un thriller où se mêlent rock, satanisme, vengeance et destins croisés. 




Connexion enflammée entre plusieurs êtres, combustion spontanée et des tonnes de questions à creuser pour assouvir sa soif de savoir mais ça commence superbement.
Si on ajoute à ça un rythme prenant et bien on est devant un très bon thriller, je dois dire que sans savoir pourquoi je m'attendais à un polar au rythme un peu plus lent, c'est donc une jolie surprise de voir qu'il n'en est rien.

Jizza reçoit un appel masqué, son interlocuteur lui demande de se rendre dans un bar Belge à minuit.
La curiosité l'emportant, elle va y aller et de fil en aiguille en apprendre plus sur l'histoire de ce lieu.
Dans les années 80 un drame s'y est joué pendant un concert et les victimes furent extrêmement nombreuses.
Il s'agissait d'une discothèque, qui cette nuit-là a brûlé...
Le retour de la jeune femme à son domicile Lillois va se dérouler dans des circonstances particulières.
Jizza a de quoi être horrifiée, pendant ce temps le guitariste de son groupe a brûlé vif et elle apprend que propre père, a trente ans plus tôt eu un lien avec le drame.
Oriane quant à elle a infiltré une secte, elle est en danger et elle le sait.
Son but est de révéler ce vrai scandale de société qui se sert d'un institut pour enfants en détresse psychologique.
La question est, va-t-elle réussir, quand tout le monde ferme les yeux...

Au même rythme que la jeune femme, le lecteur va apprendre divers éléments troublants qui vont aiguiser ses sens et le mettre en alerte.

Les sectes sont un sujet intéressant par leur côté mystique et malsain, si on y mêle le satanisme l'effet explosif peut-être comparable à des larsens violents à en faire saigner vos tympans.
Ils ont des alliés partout et dans diverses fonctions parfois haut placées, j'ai senti la situation enclavée et insoluble, il en a résulté une vraie détresse face au danger voire de la peur.
Cet aspect là est parfaitement introduit dans le récit c'est une caractéristique que j'ai beaucoup aimé.

Une légère touche de fantastique est apportée à l'histoire, comme saupoudrée de sucre glace.
C'est parfaitement digeste et apporte du piquant ou plutôt une chaleur diffuse et destructrice...

J'ai pu sentir une forme d'urgence, un danger imminent, pressant, vital et inquiétant et ce à plusieurs reprises, j'ai donc été en apnée totale.

C'est une découverte sympa, à réitérer maintenant que je connais l'écriture de Patrick S. Vast. 
Quand une machination satanique s'entrechoque avec des riffs de guitare électrique ça pulse d'un feu ardent !!



Patrick Samuel Vast est un auteur de Polar, Science-Fiction, Fantastique.

Très vite attiré par la musique et l’écriture, il s’est exprimé dans le rock, le blues et la country, et a publié des nouvelles et des romans où s’affirme son goût du thriller et du fantastique.

On lui doit, entre autres, "Le ruisseau rouge" (Pôle Nord Éditions), "Angoisse à louer" (Ravet-Anceau), "L’Héritière d’Owlon" (Éditions du Riez).


dimanche 10 janvier 2016

Sans raison... de Mehdy BRUNET





Mehdy BRUNET

Sans raison...














4ème de couverture : 
Je suis dans cette chapelle, avec ma femme et mes deux enfants, je regarde le prêtre faire son sermon, mais aucun son ne me parvient.
Je m'appelle Josey Kowalsky et en me regardant observer les cercueils de ma femme et de ma fille, mon père comprend.
Il comprend que là, au milieu de cette chapelle, son fils est mort. Il vient d'assister, impuissant, à la naissance d'un prédateur.




A la lecture du résumé on comprend que ça va clasher, il m'a d'ailleurs fait hésiter ce résumé je vous présente mon pire cauchemar, qu'il arrive malheur aux miens, à ma famille.
Alors d'accord c'est un sujet qui est dur mais je ne suis pas prête de passer à côté d'un bon thriller, que dis-je un excellent thriller et vu les avis plus qu'enthousiastes de mes amis lecteurs je me suis lancée à mon tour.
Le déplacement fut au delà de mes attentes...

Josey et son fils rentre d'un match de foot alors que sa femme et sa fille sont restées tranquillement à la maison.
Ils retrouvent leur domicile saccagé et vide avec accessoirement des traces de sang.
Bienvenue en enfer mes chers lecteurs, à partir de maintenant ce qui va suivre va vous donner une envie irrépressible de hurler.
Josey va devenir à son tour une bête inhumaine afin de traquer les ordures qui se sont attaqués à sa famille.
Entrainement, apprentissage des armes, la traque va se révéler démentielle.
On sait tous qu'on ne doit pas se faire justice mais n'est-on jamais mieux servi que par soi-même si l'on suit l'adage...

Je m'en suis mordue les doigts...et si j'étais passée à côté de "Sans raison..." c'est dur et violent on ne va pas se mentir mais cette passion pour le thriller me fait vibrer et un bon thriller se doit d'être dur et violent.
J'ai vu ma respiration se bloquer sous l'horreur de la situation, j'ai été ravagée par la détresse presque palpable du père de famille.
Cette peur de savoir que des monstres s'en prennent à sa famille, qu'ils leur font du mal, que l'heure tourne et qu'on ne peut rien faire à part attendre que la police les retrouve.
Je dois vous avouer que j'ai pleuré comme une madeleine, vous connaissez tous cette sensation quand votre gorge commence à se serrer.
Arrivée à la page 50 et je suis déjà atrocement secouée, voila ce que je demande je veux des lectures vivantes qui me font réagir et pour le coup je suis servie.
J'ai eu l'impression que tous mes organes allaient exploser les uns après les autres.

Une chose est sûre il ne faudra pas jouer les chochottes, ça saigne, ça pique mais ça claque, c'est une perle comme on passe son temps à en chercher.
Mehdy Brunet maîtrise son histoire à la perfection, c'est bluffant de réalisme et avec une écriture aussi habile il est impossible de croire qu'il s'agit d'un premier écrit.

Aussi cruel que haletant, ce thriller est impossible à lâcher, encore un excellent auteur à suivre M'sieur, Dame, parole de passionnée.
Je manque de mots en le refermant alors s'il ne devait en rester qu'un ce serait : WAW !!



Né en 1974, Mehdy Brunet aime le changement : Gironde, Haute-Savoie, Genève, île de la Réunion, Lozère, la Manche, un sentiment de liberté anime sa vie. Agent de maîtrise dans l'industrie technologique, ce n'est que très tard qu'il découvre sa passion pour l'écriture. Au fil des mots, une facette méconnue de sa personnalité va poindre à l'ombre de sa plume. Avec « Sans raison... » il signe un premier roman réussi, un thriller aussi dramatique que haletant.

vendredi 8 janvier 2016

Quelqu'un comme elle de Magali Le Maître






Magali Le Maître

Quelqu'un comme elle



















4ème de couverture : 
Deux femmes, deux manipulatrices. Près de Perpignan, la première est jetée d'une falaise. 
A Lille, la seconde est poignardée. Deux enquêteurs, deux amis qui se retrouvent. 
Rien ne semble relier leurs affaires. Et pourtant...




Quand je découvre un auteur que je ne connais pas j'ai souvent la frousse de me planter et d'être déçue.
Mais il y a aussi des surprises, de belles surprises comme celle-là.
Sans oublier la maison d'édition qui peut être un gage de qualité, avec Fleur Sauvage je ne me suis jamais trompée, je n'ai jamais eu à rendre un avis mitigé ou négatif, c'est dire.

Ce qu'il y a de plaisant dans "Quelqu'un comme elle", c'est qu'il est écrit par une femme.
Pardonnez-moi messieurs mais mon côté girlpower jubile à mort, les femmes sont aussi tellement douées elles peuvent aller chercher des choses insoupçonnables au fond d'elle.
Ça se vérifie avec des romans vraiment bons comme c'est le cas ici.

Stéphanie est mariée, a trois enfants et il semblerait qu'elle ait quelques problèmes psychologiques.
Devenue de plus en plus agressive voire violente avec la benjamine de la famille et lorsque son mari la surprend une ceinture à la main en plein apprentissage du respect, il en vient à souhaiter sa disparition.
Il n'est visiblement pas le seul, son frère veut l'argent de l'héritage parental et vite.
Un soir la voiture de Stéphanie est projetée au bas d'une falaise.
L'enquête va forcément être compliquée à remonter, il n'y aura pas grand monde pour la pleurer. 
Corinne elle, est la directrice d'une école primaire catholique, prenant son travail trop à coeur elle pourrit la vie des gens et se retrouve un soir poignardée sur le parking de l'école.

Deux vies écourtées, deux femmes gênantes et traînant de lourdes casseroles derrière elles.
La nature humaine est parfois complexe et certaines personnes se débarrassent plus facilement des encombrants que d'autres...


Dans cette histoire on retrouve vous, moi, les autres, soit des familles, recomposées pour certaines avec les "pièces rapportées", des demi-liens de sang...
C'est le quotidien de milliers de personne et pourtant cela peut facilement créer plus de tensions et de complications donc bien plus de suspects.
Les deux enquêtes sont intéressantes et bien longtemps le lecteur s’interroge mais se laisse guider.

Je trouve que Magali Le Maître présente un ouvrage noir, ça on connait et on aime mais elle le présente sous une tournure différente de bien des lectures.
On sent bien qu'elle y glisse sa patte, qu'elle a sa propre signature littéraire et c'est pour moi une réussite.
Disons-le clairement son écriture est belle.
J'ai beaucoup aimé la fin qui est assez inattendue, c'est bien trouvé et original.
Un premier essai plus que concluant qui en appelle un deuxième.

Harcèlement, vengeance, fatigue, ras le bol, goutte d'eau, pétage de plomb pourraient bien être les termes qui bordent ces drames.
Attention vous pourriez bien vous reconnaître dans certains...  





Originaire de Lille, Magali Le Maître s'est d'abord bâtie une solide expérience poétique via deux superbes recueils parus aux éditions Cénacle de Douayeul, avant de se lancer dans la presse culturelle, l'écriture scénaristique et dans les légendes pour ouvrages photographiques.
"Quelqu'un comme elle" est son premier polar.

jeudi 7 janvier 2016

Les ombres innocentes de Guillaume AUDRU







Guillaume AUDRU

Les ombres innocentes





















4ème de couverture :
Massif central, été 2013. Un vieillard est retrouvé hagard sur une route de Corrèze. Il a été frappé mais refuse de dénoncer ses agresseurs. Dans une ferme du plateau de l'Aubrac, une femme âgée, pendue à un croc de boucher de sa propre ferme, est découverte par son fils. Dans une clinique psychiatrique proche de Clermont-Ferrand, une femme oubliée de tous hurle sa haine. Trois affaires sans lien apparent. Trois personnes dont la vie va basculer. Matthieu Géniès, journaliste dans un canard de Corrèze. Serge Limantour, gendarme revenu de tout. Jeanne Roussillon, aide-soignante qui, jour après jour, tente de comprendre le mal qui ronge sa patiente.




Belle entrée en matière, le moins que l'on puisse se dire c'est qu'on est pris dans l'engrenage immédiatement, pas par un meurtre ou un drame comme souvent, du moins pas encore mais par un sujet intéressant qui stimule la curiosité.
Je dois avouer que j'avais une appréhension pour celui qui passerait après ma lecture de Karine Giebel et bien ça va, tout va bien au contraire je me suis presque sentie émerveillée de passer de très bon à très bon.
"Les ombres innocentes" sont suffisamment puissantes pour me procurer ma dose, un beau trip.

La vie professionnelle de Héléna est savamment détaillée, travailler dans une unité psychiatrique peut se révéler épuisant.
Malgré son implication elle ne fait pas l'unanimité parmi ses supérieurs, elle veut trop remuer ce qui est moche dans un tel endroit quand la facilité arrange les autres. 
D'ailleurs elle s'occupe quasi seule de Lucie, une patiente délaissée.
Il faut dire que c'est un cas difficile, elle cumule les crises et son passé semble avoir été effacé...
Elie, commissaire retraité  s’intéresse de près à Chauffour, un vieil ivrogne malsain que tout administré qui se respecte préférerait voir au fond d'un trou, c'est dire.
Le lecteur ne sait pas avec précision ce qu'il a fait, plus on avance et plus on sent que c'est monstrueux, en ce qui concerne Elie c'est assez confus il est perclus de remords.
Qu'a-t-il fait dans sa carrière professionnelle ou que n'a-t-il pas fait.
Le mystère est particulièrement intense, j'aime cette ambiance embarrassante où suspicion rime avec curiosité et la solution est toute simple il faut continuer sa lecture...

En mon sens, j'ai fait une découverte de folie voilà longtemps que je veux lire Guillaume Audru et l'essai est plus que transformé.
Il y a l'écriture et il a ce qui a été fait de ce texte, sa construction, quel résultat, c'est très fort.
Ecoutez-moi, lisez ce roman et revenez en discuter, je suis persuadée au vu des premiers retours de lecteurs que vous serez unanime et enthousiasmé comme moi.

Un prix ça ne fait pas tout je suis d'accord, ça aide sûrement pour l'achat les lecteurs peuvent y être sensibles, certains auteurs ne courent pas après d'ailleurs mais peu importe j'ouvre les paris.
En 2016 ce roman en recevra un parce qu'il le mérite c'est une pépite en papier, d'ailleurs toi lecteur, tu as le pouvoir de faire du bruit alors lis-le et fais comme moi : "crie".

Des bouts de vies éclatées, un véritable scandale social, humain et politique, la vérité est plus profonde encore car on découvre qu'il s'agit de faits réels mais romancés.
Tenez-vous prêt, la fin va vous remuer comme jamais, je pourrais en dire plus pour susciter votre envie comme pas possible mais non je freine des quatre fers, je laisse votre plaisir de la découverte entier.
Je peux juste parler d'enfants "déportés" dans les campagnes françaises, dans les années 60-70, ce que je peux prédire sans aucuns doutes c'est le coup de coeur qui va vous traverser de part en part.
Il s'agit de ma dernière lecture de l'année et je trouve ça extra elle fera partie des inoubliables, je la termine bouleversée et sur une note d'excellence.




Guillaume Audru est né en 1979 à Poitiers. Il est tombé dans la marmite du polar dès sa prime jeunesse, préférant lire Agatha Christie ou Maurice Leblanc plutôt que Oui-Oui. Et ses études dans le domaine de la logistique, où il a ingurgité Ellroy plutôt que les lectures obligatoires de Maupassant, n'y ont rien changé. Le polar est devenu pour lui une telle religion qu'il crée le blog désormais incontournable : "Territoires Polars". Et, de fil en aiguille, après plusieurs essais infructueux, il s'est attelé avec un égal plaisir à l'écriture de son premier polar. Aujourd'hui, il travaille pour un grand groupe privé et est aussi le président de l'association poitevine "L'Instant Polar".