jeudi 27 septembre 2018

Des larmes sur River Falls d'Alexis AUBENQUE






Alexis AUBENQUE

Des larmes sur River Falls














4ème de couverture : 
Alors que l’été s’achève, le shérif Mike Logan savoure la tranquillité qui règne sur sa ville. Revenir à River Falls a été la meilleure décision de sa vie, se dit-il. Mais le destin le rattrape : à l’aube, on retrouve le cadavre d’un homme dans un champ, crucifié tel un épouvantail. Un mot est accroché à ses habits : « Là est ta place ! » Secondé par la lieutenante Lindsay Wyatt, amie de la fille de la victime, Logan enquête dans toutes les directions possibles, avec la terrible impression que d’autres meurtres vont suivre.
Plus méfiant que jamais à l’encontre de Logan, le journaliste Stephen Callahan et sa consœur Leslie Callwin, une spécialiste des tueurs en série, enquêtent en parallèle. Ils vont découvrir qu’à River Falls, l’horreur peut prendre de multiples visages...






Une publication d'Alexis Aubenque, c'est la définition de mon bonheur de lectrice.
Je sais ce qu'il m'attend dans les grandes lignes, je vais triper.

River Falls accueille sur ses terres un meurtre d'une violence inouïe.
Un fermier, père de famille, a été crucifié sur une croix en bois, sans parler des nombreux sévices accumulés.
Logan, chargé de l'enquête s’attelle immédiatement à la tache, Lindsay, son adjointe est impliquée sur le plan affectif, car elle est une amie d'enfance d'une des filles de la victime et elle a promis de trouver le coupable.

Je me suis longtemps demandé qui arriverait le premier à trouver le meurtrier, entre les policiers et les journalistes.
La compétition est tendue et tous les coups sont permis du côté des journalistes.
Il faut dire que les deux équipes sont douées, peu importe la méthode.

Je suis soulagée de voir que de nombreux auteurs condamnent le viol dans leur roman et dénoncent une justice pitoyable qui n'en porte plus que le nom.
A force, ça finira bien par marquer les esprits.

Ce qu'il y a d'extra, c'est que certes le lecteur va suivre l'avancée de l'enquête avec attention, mais aussi la vie des personnages qu'il connait du coup, puisque nous sommes dans une série.
Ce qu'il se passe pour eux est malheureux, mais pour nous qui sommes de l'autre côté du miroir c'est croustillant et scandaleux.

C'est une suite encore et toujours réussie (que vous pouvez lire indépendamment des autres romans), j'adore sans aucune limite, sans aucune condition.
C'est excellent c'est tout.






Alexis Aubenque est un auteur français de thriller et de science-fiction.
Né le 23 décembre 1970, originaire de Montpellier. Alexis Aubenque, après une maîtrise en sciences économiques, décide de changer radicalement de cap, et se tourne vers l’écriture.
Il a inauguré en 2002 un cycle romanesque de science-fiction avec "La chute des mondes", space opera se déroulant au XXVIIe siècle dans une fédération galactique regroupant 250 mondes habités. 
En 2006, il débute un cycle reprenant les thèmes majeurs de La chute des mondes intitulé "L'Empire des étoiles", à savoir la réapparition d'un société féodale dans un univers futuriste où l'humanité a depuis longtemps quitté la Terre pour s'installer sur de nouvelles planètes.
Depuis 2008, il a arrêté la science-fiction pour se lancer dans le domaine du thriller avec sa série "River Falls".
En 2009, ce changement est récompensé par le prestigieux "prix Polar" du Salon Polar & CO de Cognac pour le second tome de la série River Falls.
Il enchaîne à partir de 2011 avec la série "Nuits Noires à Seattle", qui met toujours en scène le shérif Logan mais de manière secondaire, et met en avant ses lieutenants Angelina Rivera et Dean Nelson déjà présents dans la première série.
En 2015, Tout le monde te haïra marque son grand retour au thriller pur et dur. Son univers a souvent été comparé à celui d’Harlan Coben pour son sens du suspens, la nervosité de son écriture et la force de ses personnages. 

lundi 24 septembre 2018

Un havre de paix de Stanislas PETROSKY






Stanislas PETROSKY

Un havre de paix















4ème de couverture :
Quand l'Embaumeur va pour récupérer un corps dans le centre pénitentiaire du Havre, et que le suicidé lui paraît suspect, il ne peut s'empêcher de mettre son nez partout, de remuer la fange à ses risques et périls. 

Surtout si le taulard décédé est un flic infiltré, un policier incarcéré pour faire tomber un monstre... 
Qui a tué William PETIT, comment, alors qu'il était seul dans sa cellule, et pourquoi ? 
Entre une affaire de corruption dans la prison, un caïd qui tente de se faire passer pour une oie blanche, c'est une nouvelle aventure plus que mouvementée pour l'Embaumeur qui a mis le doigt dans un drôle d'engrenage.






Je suis cette série depuis presque le début et j'adore son principe, soit une même histoire et un auteur différent à chaque fois.
Edité désormais chez French Pulp, je ne sais pas si la tradition sera perpétuée, pas d'inquiétude, on va suivre ça de près parce que c'est une excellente maison d'édition qui prouve à chaque nouvelle sortie, la qualité de ses ouvrages.
En attendant, je suis ravie de voir Stanislas Petrosky aux commandes.

Luc et Sullivan se retrouvent pour une nouvelle mission, leur job c'est thanatopracteur, pour faire simple on dira embaumeur.
Luc participe à l'autopsie d'un taulard particulier, qui n'aurait jamais dû se suicider, pour la simple et bonne raison que c'est un flic infiltré.
C'est pourtant ce que tout laisse croire et Luc va devoir démêler le vrai du faux et il va vite appeler son pote à la rescousse.
La belle Elisa, n'est jamais bien loin.

Alors ça c'est fort, belle imagination de la part de l'auteur, quand il veut faire parler ses personnages il y va à fond et les méthodes utilisées sont novatrices.
Il n'est pas évident de rester original avec le nombre de polars qu'il s'écrit et là on n'y est sans aucun doute, c'est du coup plaisant à lire et ça file tout seul.
D'ailleurs, j'ai un peu ri sous cape, il m'arrive rarement d'être du côté du mal et dans Un havre de paix, j'ai vraiment détesté les pourritures à abattre, j'ai donc jubilé devant leur sort.
Faites confiance à nos embaumeurs ils vont leur en faire voir des vertes et des pas mûres au compagnon de cellule du suicidé un peu forcé et déjà bien refroidi.

Ce qu'il y a d'extra c'est que deux anciens légionnaires, comprenez des killers super-entraînés utilisent des armes et se comportent de façon assez similaire avec les meurtriers, du moins contre eux.
Ça passe facilement, l'action est parfois folle et ça donnerait une série sympa à l'écran. 







Né en 1975 sur les bords du lac Sevan, en Arménie. Stanislas Petrosky quitte son pays à l’âge de dix-sept ans pour rejoindre la France. Il glissera dans une délinquance de plus en plus dure et connaîtra de nombreux démêlés avec la justice.
C’est lors de ses séjours à l’abri du soleil qu’il se découvrira une passion pour l’écriture, sombre de préférence, en commençant par les nouvelles. Ravensbrück mon amour est son premier roman.

mardi 18 septembre 2018

Noir Vézère de Gilles VINCENT





Gilles VINCENT

Noir Vézère














4ème de couverture :
Ils ont peint sur la roche l’azur du ciel, le rouge des blessures, l’ocre des toisons de la préhistoire, sans savoir qu’un jour, sans prévenir, dominerait le sombre du.... Noir Vézère.
Il y a dix‐sept mille ans, sous une colline de Dordogne, un homme dessine une des plus belles énigmes de l’histoire humaine. En 1919, deux rescapés de la Grande Guerre vont se glisser sous terre, poser leurs yeux sur d’impressionnantes fresques plus que millénaires. De nos jours, emmurés par accident sous les roches de Lascaux, une capitaine de Gendarmerie secondée d’un préhistorien chevronné vont mettre à jour une bien ancienne et mystérieuse scène de crime...
Dans ce roman mi‐préhistorique, mi‐polar contemporain, l’auteur nous offre un voyage fascinant au coeur de toutes ces énigmes. Nous conte la décision d’un homme ; transcender sa condition d’humain en celle d’artiste.






Voilà un moment que je n'avais pas lu un livre de Gilles Vincent, je pars confiante, je sais que l'auteur est doué.
J'avais tellement aimé Djebel, ne vous privez pas de le lire aussi.


Trois temps se confrontent avec un lien entre eux.
La préhistoire et sa vie libre et sauvage avec Ngem et ses essais artistiques.
L'après-guerre en 1919 avec Bouillon et Jean Delbos et leur chasse fructueuse.
Et pour finir, les temps modernes avec Frédérique la gendarme et Léo le paléontologue, dans les grottes de Lascaux.

Nous partons donc en Dordogne, c'est le département voisin de mon Lot natal et je le trouve tellement beau, à visiter obligatoirement.
Entre émerveillement et drame, les différents personnages vont de découverte en découverte.
Sujet très intéressant que la préhistoire, j'en discutais il y a peu avec les lecteurs de mon club de lecture local et nous disions que cette période de l'histoire est peu intégrée dans les romans noirs et romans tout court.
Il est vrai que nous n'étions pas là pour témoigner, ni même nos ascendants directs, c'est forcément plus difficile d'en parler.

Il est plaisant d'alterner entre les trois époques, c'est habituellement deux, les retours en arrière se fondent parfaitement et c'est très agréable à suivre.
J'avais très envie de lire un livre court et Noir Vézère a répondu à toutes mes attentes.





Gilles Vincent est un écrivain, auteur de romans policiers et d'un recueil de nouvelles.
Sa mère, Jeannie Thomas, était professeur de lettres. Elle est l'auteure d'un unique roman publié chez Grasset: " La peine de vie ". Son père, Bernard Vincent, est un universitaire de grand renom, historien et américaniste. Le grand-père maternel de Gilles Vincent, Eugène Thomas, (1903-1969), fut un homme politique français, ancien ministre et grand résistant.
Après trente-trois ans dans le Nord et onze ans à Marseille, Gilles Vincent décidé, en 2002, de poser valises et stylos à Orthez, dans le Béarn.
Commercial, il a mis un frein à son activité professionnelle afin de se consacrer à l'écriture.
En 2008, Gilles Vincent publie aux éditions Timée, un polar intitulé "Djebel" dont les droits audiovisuels ont été achetés par Isabelle Adjani qui envisage d'en réaliser l'adaptation cinématographique.
L'année suivante, il publie la suite de "Djebel", intitulée "Sad Sunday", qui vient d’obtenir le Prix Marseillais du Polar 2010. Fin 2010, paraîtra "Peine maximum", le troisième volet de ce qui est amené à être une tétralogie.
Gilles Vincent est également l'auteur d'un recueil de nouvelles "Les essuie-glaces fatigués rendent les routes incertaines", publié en janvier 2011 par la maison d'édition Eaux-Fortes.
Il est aussi l'animateur d'ateliers d'écriture en milieu scolaire, en prison, à l'hôpital...
Auteur de polars connu et reconnu, il a plusieurs fois été récompensé : prix Europolar 2014 pour "Djebel", prix Cezam Inter-CE 2014 pour "Beso de la Muerte" et prix du Mauvais Genre 2015 du Val Vert du Clain pour "Trois heures avant l'aube". 

lundi 17 septembre 2018

Arcanes Médicis de Samuel DELAGE





Samuel DELAGE

Arcanes Médicis














4ème de couverture :
Alors que la quiétude règne sur la villa Médicis, un cadavre est découvert un matin dans l’une des fontaines des jardins. Ce drame bouleverse les artistes pensionnaires et le personnel, d’autant que la victime est le fils du directeur de ce lieu incontournable de l’art et de la culture. Dépêché sur place, le commissaire Castelli conclut rapidement à un homicide et ne tarde pas à découvrir que la victime entretenait des liens ambigus avec les résidents. 

Dans ce huis-clos où chacun est un suspect potentiel, un jeu psychologique s’instaure avec le tueur qui, traqué et menacé, se révèle retors et particulièrement manipulateur. Les tensions montent. Le directeur ne peut se permettre de perturber le bon fonctionnement de l’institution et fait venir de Paris l’expert en art Yvan Sauvage qu’il charge de finaliser l’organisation d’une exposition dont le vernissage est imminent. Ce dernier retrouve à la villa Marion Evans, l’une de ses anciennes élèves, qui y effectue des recherches historiques. 

Un bras de fer s’engage alors avec le commissaire. Marion Evans se trouve en effet impliquée dans cette affaire bien au-delà de ce qu’elle-même imagine...







Samuel ! Samuel ! Samuel ! 
Oui je l'attendais cette sortie, ayant beaucoup aimé le précédent roman et appréciant aussi l'auteur lui-même, forcément...

Valente Peyron est retrouvé mort dans la villa Médicis, établissement réputé hébergeant des artistes et leurs projets, tenu par son père.
Une importante exposition doit avoir lieu prochainement, il est sûr que ce décès fait tache dans le milieu de l'art.

A peine commencé, je suis saisie par la beauté de l'écriture, il y a une sensibilité presque féminine à travers les premières pages.
Se retrouver à Rome est un plaisir pour les sens et permet d'aiguiser l'imagination, les descriptions sont nombreuses, du coup il est facile de s’imprégner de l'ambiance et des lieux.
J'ai apprécié de tomber sur une illustration, c'est rare dans les thrillers.

Il est très plaisant de retrouver Marion et Yvan, les deux personnages favoris des romans de l'auteur.
Les retrouvailles furent brèves, car ils ont vite été accaparés par des autorités italiennes plus que suspicieuses à leur égard.
Il faut dire que Marion étant la compagne du jeune homme tué et Yvan l'ex de Marion, ils vont avoir du mal à se sortir de ce mauvais pas.

L’amorce de l'enquête est vraiment top, j'ai cherché parmi les artistes résidents, j'ai tenté de réfléchir et de découvrir qui était le tueur, sans succès.
Samuel Delage revient en force avec son nouveau roman et je ne peux que me joindre aux divers avis rendus, enthousiastes et élogieux. 





Samuel Delage est auteur de romans à suspense, scénariste et chroniqueur livres sur France 3 Pays de la Loire. Il est également le créateur du réseau "Les Petits Mots des Libraires". 
Né le 4 juin 1978 à Angers, et ingénieur dans les systèmes d'informations, il a toujours entretenu une passion pour l'écriture.
Ses influences littéraires sont éclectiques, avec des classiques comme les récits de John Steinbeck, Ernest Hemingway et Jules Verne, en passant par des auteurs comme Steeve Berry, Dan Brown, Giacometti/Ravenne ou Stephen King. 
Samuel Delage créé une série romanesque avec des personnages récurrents, Yvan Sauvage (Expert en art et commissaire-priseur) et Marion Evans (Historienne de l'art).



mardi 11 septembre 2018

Comme un phare dans la tourmente de Wendall UTROI






Wendall UTROI

Comme un phare dans la tourmente









4ème de couverture :
Au soir de sa vie, Martial, paysan bourru, se remémore le parcours jalonné d’embuches de ses quinze dernières années. Notre vie d’adulte se façonne dans les premières années de notre enfance. Lorsque l’on évoque notre passé, il nous revient le souvenir d’un parent, d’une mamie, que l’on porte dans son cœur, et qui nous a soutenu dans cette étape délicate.
Voici l'histoire de Martial et celle de son petit-fils Antoine, qui, au travers des tourments d’une famille qui se consume et se déchire, vont apprendre à se connaître, et à s’aimer. Un récit intime, peuplé d’émotions, de joies et de chagrins, de peurs et d’amours qui parsèment nos mémoires d’enfants.

Une histoire qui ne vous laissera pas insensible. 




Martial a une relation toute particulière avec Antoine, son petit-fils.
Ce dernier passe le voir à l’hôpital tous les soirs après les cours, sentant bien qu'il passe ses derniers moments avec son papy malade et en fin de vie.

Je me suis reconnue dans cette forte relation, j'en ai vécu une également avec une de mes grand-mères, il faut dire que quand le courant passe c'est formidable et la proximité est un sérieux atout.

On intègre une famille avec ses tracas, ses joies et ses drames.
La violence physique est présente avec tout ce qu'elle peut balayer sur son passage, mauvais souvenirs, peur et traumatismes.

Wendall Utroi sait faire passer les émotions et serrer les gorges.
Je m'attendais à trouver un thriller ou un polar, mais non pas du tout on est plus sur du roman noir, à la limite de la littérature blanche, la frontière est fine.
J'ai ressenti une vague angoisse pendant ma lecture parce que je sentais bien qu'il se tramait quelque chose de dur et de dangereux.

L'auteur montre à la perfection comme il est difficile de se défaire de l'emprise d'un homme violent.
Une pourriture qui vous promet qu'il ne lèvera plus jamais la main sur vous, qu'il était fatigué, il s'excuse aussi beaucoup, mais forcément que c'est de votre faute, vous êtes tellement nulle.

J'ai terminé sur un sentiment aussi violent que tendre et doux, au final dans les larmes.
Et bien, en voilà des façons de traiter ses lecteurs.
Je valide cette lecture sans aucun doute.




Auteur français d'un premier roman à suspense "Un genou à terre", puis "Le dompteur de pluie", "L'enjeu", "Wanda" et "Comme un phare dans la tourmente". 

Facebook :https://www.facebook.com/profile.php?id=100011604967805
Site: www.wendallutroi.fr
Twitter : @WendallUtroi 


vendredi 7 septembre 2018

Le vase rose d'Eric OLIVA





Eric OLIVA

Le vase rose















4ème de couverture :
Et si votre pire cauchemar devenait réalité ?
Quand votre vie bascule, vous avez le choix : sombrer dans le chagrin ou tout faire pour vous relever.
Frédéric Caussois a choisi.
Pour lui, aucun compromis, il doit savoir, connaître la vérité.






Ce soir, Frédéric est en retard, Tao est le dernier à quitter l'école.
Ils se dépêchent de passer à la pharmacie, pour récupérer le sirop du petit garçon qui a développé un zona.

Le décès et l'enterrement du petit garçon ont été difficiles à lire pour moi, c'est simple il s'agit là de mon pire cauchemar.
J'ai vite été rattrapée par la curiosité et l'envie de connaître la vérité.

La douleur des parents est parfaitement retranscrite, mais elle se fait plus discrète au fil de l'avancée de la lecture.
L'attention est accaparée par l'enquête qui implique d'autres personnages et aussi cruelle que soit la vie, elle continue pour eux.

J'ai terriblement apprécié la partie sur les violences conjugales, on se rend bien compte que c'est plus fréquent qu'on ne le croit.
Les dégâts sont irréversibles sur les enfants, même si souvent ils ne sont que témoins, ils sont autant victimes que la personne maltraitée physiquement.
Que ce soit des voisins, de la famille, des inconnus, il faut lutter contre ce fléau qui décime un nombre de femmes incalculable.

Mon angoisse est montée doucement, mais sûrement, il est évident que le responsable ne souhaitant pas être démasqué, le jeu de dupe va devenir dangereux.

Une lecture appréciable.




Eric OLIVA est né en Juillet 67.
Après avoir vécu plusieurs années en région parisienne, il revient aux sources et s'installe avec sa compagne sur la Côte d'Azur.
Fonctionnaire de Police en activité. 








mardi 4 septembre 2018

Power de Michaël MENTION





Michaël MENTION

Power















4ème de couverture : 
« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »

1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties.

Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d’actualité. 






J'adore les auteurs capables d'écrire des livres totalement différents les uns des autres, capables de prendre des virages brutaux, "Power" est un bel angle droit.

Boby et Huey rêvent de monter un parti pour défendre la cause des noirs et la faire évoluer.
Ils ne peuvent pas rester inactifs, ce n'est pas possible, surtout après le meurtre de Malcom X en plein discours....

Pour moi l'auteur tient the sujet, j'ai trop peu vu passer de sorties de livres sur la révolte des noirs aux Etats-Unis ou même carrément pas.
De ça aussi il faut parler pour ne pas oublier et n'oublions surtout pas que l'histoire se répète à volonté, l'homme est trop cupide pour ne pas écraser les autres.
Le racisme anti-noir n'a jamais cessé.

Je n'ai pas connu l'esclavagisme et j'ai retenu la tolérance et le respect de l'autre de mon éducation, je ne pourrais sans doute jamais comprendre comment on peut traiter un être humain comme un sous-homme, car sa peau est différente de la mienne.
A quatorze ans je me flinguais les cordes vocales face au groupe Lofofora qui chantant "une seule race pour plusieurs couleurs", un concert grandiose et marquant.

Toute cette douleur, cette oppression , les meurtres, les bavures policières, je les ai ressentis dans ce roman et je les ai pris en pleine figure, c'était tellement fort, tellement puissant.
Aujourd'hui, on peut dire que les bavures policières et le racisme restent, mais il existe une arme qui a fait défaut dans les années 60.
On peut critiquer les réseaux sociaux autant que les gens collés perpétuellement à leur portable, en attendant il y en aura toujours un pour filmer les injustices.
Je me souviens d'un tabassage horrible, une jeune américaine prise à partie par des policiers blancs, son seul crime était d'être noire et elle l'a payée durement.

Ce roman noir a une sacrée consistance, les recherches et la documentation ont dû prendre énormément de temps.
Bien que romancé, on sent bien que la réalité est juste à côté, on peut visualiser les deux lignes parallèles, toutes proches.

On peut méconnaître l'histoire, mais pas Martin Luther King, cet homme apparaît comme un monument et j'ai adoré le retrouver.
Très vite, l'auteur a choisi de découper ses chapitres en donnant à chaque fois la parole à un personnage différent.
Les femmes ne sont pas oubliées dans le combat, certaines très jeunes, n'ont pas hésité à revêtir les vêtements et le béret noirs, sans oublier l'arme qui va avec.

Les personnages sont très hétérogènes, blancs, noirs, flics, Black Panthers, membre de la CIA, j'ai pu goûter aux divers points de vue sur le sujet.
Je me suis retrouvée au milieu d'une vraie guerre où coups bas, injustices et trahisons deviennent le quotidien de tous.
Il est sacrément dangereux de s'élever contre une population qui à la main sur la minorité et tout pouvoir pour la maltraiter et la décimer.

Aujourd'hui je suis féministe et je lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, en tournant les dernières pages, je me dis que dans une autre vie j'ai dû être une militante black.
Dans mon enfance il y a eu "La case de l'oncle Tom" qui m'a terrassée et ouvert les yeux sur l'horreur de l'esclavage dû au racisme et dans ma vie d'adulte il y a eu "Power".






Michaël Mention est romancier et scénariste. 
Adolescent, il dessine des bandes dessinées et intègre, en 1999, un atelier d’écriture à l’Université du Mirail à Toulouse. Par la suite, il glisse des chroniques aux nouvelles jusqu’à l’écriture en 2008 de son premier roman, "Le Rhume du pingouin". 
Il devient une étiole montante du polar avec "Sale temps pour le pays" (Grand Prix du roman noir français au Festival de Beaune en 2013) ainsi que "Et Justice pour tous" (Prix Transfuge du meilleur espoir polar en 2015), tous deux publiés chez Rivages. 
Il est aussi l'auteur d'un récit documentaire, "Fils de Sam" (2014), et de "Jeudi noir" (Ombres noires, 2014), un roman sur le match de football France-Allemagne de 1982.