lundi 8 décembre 2014

Dans l’œil noir du corbeau de Sophie LOUBIERE





Sophie LOUBIERE

Dans l’œil noir du corbeau
























4ème de couverture :
Animatrice d'émissions culinaires, Anne Darney approche de la quarantaine en solitaire. Ses quelques histoires ressemblent à une succession de plats fades en comparaison de son premier boyfriend, Daniel, un Américain rencontré vingt-cinq ans plus tôt.
Pour s'affranchir de ce souvenir obsédant, Anne décide de partir à San Francisco. Mais l'affaire "Daniel Harlig" qu'elle découvre là-bas n'a rien d'une bluette...
En contrepartie de la préparation d'un festin d'anthologie, le monumental ex-inspecteur Bill Rainbow, un fin gourmet, va accepter de rouvrir pour elle une enquête au goût de cendres.





Si j'avais pu lire ce roman d'une traite je l'aurai fait sans hésitations, il est prenant, se lit tout seul.
L'alternance entre les personnages est vraiment réussie, elle a suscité des questions, pas mal de questions...
J'ai soupçonné un rapport entre eux, je me suis interrogée mais tout en me laissant couler tranquillement dans ma lecture et j'y ai pris beaucoup de plaisir !!


Anne Darney, parisienne de quarante ans, malgré une vie épanouissante et réussie, ne semble pas heureuse et même plutôt bien ancrée dans un mal être conséquent.

A San Francisco Bill, flic retraité, est un fervent adepte de la vie en autarcie plusieurs mois dans l'année. 
Une fois revenu à la civilisation, il passe le reste de son temps avec son ancien équipier Joey. 
Celui-ci ayant quitté la police suite à une rentrée d'argent inattendue.

Quand un ras le bol total atteint Anne, la solution est toute trouvée elle prend l'avion pour San Francisco à la recherche de Daniel son amour de jeunesse.
Qu'est-il devenu plus de vingt ans après, que va-t-elle trouver là-bas...
Les hypothèses sont nombreuses, les élucubrations vastes à éclaircir. Il peut très bien être marié avec une ribambelle de gosses ou encore être parti à l'autre bout du monde par dépit amoureux, en tout cas vous ne l'apprendrez pas par moi.
Une chose est sûre, Sophie Loubière n'a pas choisi la facilité et une petite enquête s'impose.

La base du roman est noire mais l'auteure y a glissé de la douceur aussi.
J'ai été estomaquée et c'est le cas de le dire par ses connaissances culinaires, notre personnage principal est animatrice d'émissions gastronomiques certes mais quand même c'est très fort.
Ces parties sont relativement agréables, non seulement elles mettent l'eau à la bouche mais concrétisent le quotidien des personnages. Ça rend le tout particulièrement crédible. 

Les descriptions de la ville américaine sont réussies, j'ai eu envie d'y partir, de voir ses maisons de "stick style".
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture fluide et parfois direct de "Dans l’œil noir du corbeau", le dénouement quant à lui m'a complètement sonnée, il tombe comme un coup sur la tempe.

Pour résumer ce roman est un met savoureux à engloutir sans modération, foncez !!!



Auteur de huit romans, de nouvelles policières (notamment Les petits polarsparus en version numérique chez 12/21) et d'un livre pour la jeunesse, Sophie Loubière s'est fait un nom dans le milieu de l'édition grâce à une émission littéraire unique en son genre (Parking de nuit, France Inter) et à ses chroniques à France Info (Info polar). Après L'Enfant aux Cailloux (Prix de la ville de Mauves-sur-Loire et Prix Lion d'or en 2012) Sophie Loubière nous invite dans son dernier roman Black Coffeeà une exploration inédite de la mythique route 66 à travers l'histoire envoûtante d'une Française perdue dans l'immensité américaine...

samedi 6 décembre 2014

Noël des bloggers 2014




Pour fêter cette fin d'année et le début de la suivante, 8 blogs se sont réunis afin de vous gâter !!!
Au total 8 lots à gagner soit 8 gagnants !! Excuser du peu !! On ne se moque pas de vous ...


Le principe est très simple, une image représentant une lettre est cachée sur chaque blog. En retrouvant toutes les lettres vous pourrez composer un mot.
Il ne vous reste plus qu'à nous envoyer ce mot mystère, le titre et l'auteur de chaque chronique où se trouve les lettres avec votre nom (pseudo) et email à l'adresse suivante : concoursinterblog@yahoo.com

Vous avez jusqu'au 23 janvier 2015 inclus pour participer. (Tirage au sort le week end du 24-25)

Attention, vous êtes prêt? Voici la liste des blogs (pour certains un indice s'impose!) 



Ce livres et founeaux (indice : "un joli conte des temps modernes" !!!)
Emotions blog littéraire et musical (indice : "il vaut mieux en avoir dans le sport, y a pas photo (enfin si...)"
Le shoot de Loley (indice : Gothique)
Leeloo s'enlivre

Les lectures du hibou (indice : Catacombes)
The big blowdown (indice : Frederico (moi-même) Lorca)
Tribulation d'une vie (indice : "Puisse le sort vous êtes...")
Les cibles d'une lectrice à visée (indice : Pas un coup de coeur mais s'en rapproche!)



Liste des lots :
- Un roman "La méthode Schopenhauer" d'Irvin Yalom
- Un lot "Saules aveugles, femme endormie" de Haruki Murakami et "13 à table"
- Un roman "Un hiver avec Baudelaire" de Harold Cobert en grand format.
- Un roman "Irradié" du Collectif des auteurs du noir.
- Un roman au choix : "Une disparition inquiétante" de Dror Mishani ou "Les origines de l'amour" de Kishwar Desai.
- Un roman "Le magasin des suicides" de Jean Teulé.
- Un lot "Tapis rouge" de James Patterson & Marshall Karp et "Le dernier déluge" de David Emton.
- Un roman "Avant d'aller dormir" de S.J Watson.


Les gagnants autorisent les blogueurs organisateurs à divulguer leur nom et prénom ou le pseudo communiqué pour la diffusion des résultats.



Bonne chasse ! Très bonnes fêtes de fin d'année de notre part à tous !!!







vendredi 5 décembre 2014

Kind of black de Samuel SUTRA





Samuel SUTRA

Kind of black

205 pages
























4ème de couverture :
A Paris, rue Saint-Benoît, il y a quelques années. 
Ce soir-là, le Night Tavern affiche complet. Ce temple parisien du jazz, club incontournable où les plus grands se sont déjà produits, annonce un concert étonnant. Sarah Davis, diva incontestée du milieu et star montante d'un important label américain, vient se produire avec Stan Meursault, l'un des pianistes virtuoses les plus doués de sa génération. L'affiche est idéale et le moment suffisamment rare pour attirer la presse. Tout le monde s'attend à une soirée exceptionnelle. Personne ne sera déçu.
Sarah Davis ne sait pas encore qu'elle vient en France pour la dernière fois, et qu'elle ne chantera plus jamais. Le Night Tavern sera le dernier club où elle aura été vue vivante. Stan Meursault ne sait pas, lui, qu'il va rencontrer son admirateur le plus inattendu : le flic chargé de l'enquête.
Ensemble, ils lèveront le voile sur ce meurtre étonnant. Et cette affaire leur rappellera que si le jazz est une musique improvisée, certaines fins sont écrites d'avance...






J'ai pris mon temps pour lire Kind of Black, je l'ai savouré jusqu'à la dernière ligne car c'est un de ces polars noirs qui sont intenses jusqu'au bout.
On trouve parfois de la beauté dans le noir, c'est pourtant très contradictoire tout ça, l'amour, la mort... comment y voir de la beauté?
Et pourtant je suis sous le coup de l'émotion, il faut dire que je viens juste de le refermer.

Stan Meursault joue le soir au Night Tavern en tant que pianiste, il arrondit ses fins de mois en donnant des cours en journée.
Sarah Davis, elle est une des plus belles voix du jazz, partie aux Etats Unis pour faire carrière.
La musique les réunit à nouveau après ce qu'il semble être une paire d'années, pour monter sur les planches du club parisien.
On ressent des liens forts, à la limite de la douleur.
Si ces deux êtres furent amants à l'époque, les retrouvailles sont cernées d'un tabou, d'une gêne, il s'est passé quelque chose mais quoi.

A ce moment là ma curiosité de lectrice dresse ses antennes et je n'ai qu'une hâte, avancer dans ce roman et avec les personnages.
J'ai rencontré une bien jolie écriture, Samuel Sutra a réussi à faire passer tout un tas d'émotions à travers les mots mais aussi à travers les notes, on peut presque les entendre.
La musique doit être une passion pour lui c'est obligé, il y a laissé ses tripes, c'est d'ailleurs pour ça que c'est une telle réussite je pense.

J'ai aimé ressentir cette ambiance feutrée, presque rétro, entendre la musique dans le club, sentir le tabac froid, j'ai pu ressentir l'humidité qui transperce dans ce genre de sous sol.
J'ai senti, j'ai ressenti, j'ai vibré...
L'atmosphère est époustouflante.

Concernant l'enquête, je m'y suis accrochée, ça cogite, réfléchit, soupçonne, il me tardait vraiment de voir le dénouement se profiler pour percer à jour le secret de cette chanteuse de Jazz.
Et justement, quand il tombe il fait mal il est douloureux, un peu comme le rideau rouge qui annonce la fin d'un spectacle que l'on ne veut pas voir se terminer.

Les amis lecteurs sont nombreux à m'avoir dit : "ce livre est magnifique lis-le".
Maintenant je sais, je comprends et je ne vais pas me gêner pour dire pareil. Il est sublime !!

Sur ce je file j'ai ma culture musicale à refaire !!







Samuel Sutra est né en 1974.


Après des études en Histoire de l'Art, il a obtenu une maîtrise de philosophie à la Sorbonne Paris IV.

Il a été publié par les éditions Terriciae, puis Sirius, et aujourd'hui par les éditions Flamant Noir lesquelles, après avoir publié "Le Bazar et la Nécessité", ont racheté les droits de ses précédents livres, notamment sa série Tonton.

 "Kind of black" a gagné le prix du balai d'or 2014 

dimanche 30 novembre 2014

Louisa chronique La guerre des cracras de Juliette VALLERY et Nathalie CHOUX


La guerre des cracras


Ecrit par Juliette VALLERY

Illustré par Nathalie CHOUX


Edité par Milan poche Benjamin








4ème de couverture :
Léo est un chat. Tout sale, tout dégoûtant, de la bande des cracras. 
Ajax est un chat. Tout propre, tout beau, de la bande des propres-sur-soi.
Ce soir-là c'est bagarre sur les toits : Ajax et sa bande n'ont qu'à bien se tenir. Foi de cracra!




Parce qu'il n'y a pas d'âge pour être passionné, j'ai l'immense plaisir d'accueillir sur mon blog pour la première fois Louisa, presque 5 ans, petite par la taille mais grande lectrice !!!





- Elle parle de quoi cette histoire : 
De chats qui font la bagarre.
Léo aime les poubelles, il met des mouches dans son petit déjeuner, beurk c'est pas bon. 
Ma chatte ne veut jamais manger ça, c'est pas bon pour la santé, il dit que si mais non.
Après ils préparent la bagarre, il y a un chat bleu et un chat gris qui viennent d'arriver.
Ajax est vilain, ils sont tous vilains je crois.
Ajax il a du savon ron-ron et Léo il a la litière de Norbert.

- Qu'est-ce qu'ils vont en faire ?
Si ils gagnent ils se frotteront trois fois par jour avec le savon ron-ron et si c'est les autres ils se frotteront dans la litière de Norbert.

- Qu'est-ce que tu as aimé ?
Le matin quand Léo fait son petit déjeuner avec des mouches, il est sale.
C'est mon préféré Léo.
Et j'ai rigolé tout le long, au début à la fin.
Les dessins sont beaux.
J'ai adoré ce livre, j'adore tout.

- Tu as rencontré l'auteure au salon du livre de Saint Lys ...
Oui elle m'a écrit tout ça sur le livre : Viens Louisa, viens sur le toit avec nous.






Juliette VALLERY vit à Toulouse, auteur d'albums jeunesse publiés chez Albin Michel jeunesse, Actes Sud junior, Milan..., elle est aussi rédactrice en chef du magazine J'apprends à lire.






Nathalie CHOUX est née à Nancy. Elle a suivi les cours des Arts Appliqués et des Arts Décoratifs de Paris. Illustratrice elle travaille aussi pour la presse et la publicité.

vendredi 28 novembre 2014

Riches un jour, morts toujours de Cicéron ANGLEDROIT








Cicéron ANGLEDROIT 

Riches un jour, 
morts toujours

238 pages


















4ème de couverture :
C'est la première fois de ma carrière, pourtant déjà longue et entièrement déroulée dans des quartiers guère privilégiés côté sécurité, que je suis confronté à une telle violence que je ne comprends pas. Je n'arrive qu'à articuler un "pourquoi?".
- Les deux vieux ont vu des choses qu'ils n'auraient pas dû voir.
- Quelles choses? m'étonné-je.
- Le paquet de fric, le lieu où il a été découvert et la tête de ceux qui sont venus le récupérer."
Lorsqu'un couple de quidams se retrouve en possession du butin de trafiquants de drogue, ce n'est pas vers la police qu'il se tourne, mais vers un détective bien moins regardant l'inénarrable Cicéron Angledroit. Et cette fois-ci, le privé, loin de se douter où il met les pieds en acceptant l'affaire, en perdrait presque son flegme légendaire. Cavale, faux semblants, meurtres... Le puzzle est tordu et riche en surprises, tour à tour grave et décalé : irrésistible à l'image de notre héros.






Suite à une lecture commune avec mon ami Bruno, nous avons décidé de proposer une double chronique, ce qui est doublement sympa.
Je suis très attachée à cette petite aventure et vraiment ravie d’accueillir chez moi un autre chroniqueur, ayant été moi-même hébergée par des blogueurs, qui plus est adorables, avant de créer mon blog. 


La chronique de Bruno :
Voilà un polar comme jamais vous n'en lirez d'autres dans votre vie.
Cicéron Angledroit est un auteur à part qui a son univers bien à lui. Une sorte de Frédéric Dard des temps modernes mais en beaucoup mieux.

Je peux vous dire que je suis rentrée dans son univers avec un grand plaisir non dissimulé.
Beaucoup d'humour, des calembours en veux-tu en voilà, des titres de chapitres originaux et très drôles. Mais ce qui fait surtout l'originalité de ce livre c'est que le narrateur parle avec son lecteur, lui pose des questions.
Une sorte de livre interactif en fait.

Des personnages complètement loufoques, des dialogues hilarants qui font mouche à chaque page.
Riches un jour, morts toujours. Rien que le titre est drôle et donne à lui seul le ton du livre.
Vraiment pas un polar comme les autres.

J'ai eu le privilège de rencontrer l'auteur à deux reprises et c'est un homme très sympa et proche des gens.
Je me répète mais nous sommes des privilégiés en France car nous avons beaucoup d'auteurs de grand talent et cela  nous permet de passer d'excellents moments de lecture et de faire de belles rencontres littéraires.

A lire absolument!
A prescrire pour calmer la dépression.
Bravo et merci à Cicéron !!!!







Ma chronique :
Ça commence à la première ligne, je souris déjà.
Le ton donné au récit a une touche humoristique presque familière, ça donne la pêche.


L'histoire est prenante, on trouve Dédé-E "patrouilleur" à la DDE qui tombe sur une valise remplie de billets. On se doute qu'une telle trouvaille est peu commune donc surement malsaine, la somme étant conséquente, ses propriétaires vont mettre les moyens pour la retrouver.
On fait ensuite la connaissance de Cicéron Angledroit, détective privé un peu laxiste sur les bords, légèrement cool et plutôt tranquille comme gars.
Il jongle entre sa fille, son job et ses PQR (comprendre Plan Cul Régulier, n'ayons pas peur des mots).
Sans oublier ses acolytes de comptoir de bar et d'enquêtes qui sont de sacrés personnages et ont un rôle efficace il faut le dire.
Sur ce coup, le Cicé va se sentir dérouté, les choses ne vont pas vraiment se dérouler comme prévu.

Dédé-E et son épouse ont voulu jouer avec des truands en pensant garder une partie du magot mais il se pourrait qu'ils jouent un jeu dangereux, la vraie question est vont-ils se brûler les ailes ou se faire la belle avec.
Cicéron n'a pas dit son dernier mot...


J'ai relevé un élément enfoui dans la narration que j'ai trouvé original et bien pensé. 
Il arrive à l'auteur de parler à son lecteur et justement l'auteur en question ne fait parfois plus qu'un avec le personnage principal. 
Il fallait y penser et ça m'a beaucoup plu, en approchant de la fin ça devient de plus en plus délirant et je suis admiratrice de l'effet de style. 
"...Raoul le patron du café. Vous ne saviez pas qu'il s'appelle Raoul? Moi non plus je viens de le décider. Avantage de l'auteur sur le lecteur. Raoul, donc, ..."

C'est un livre qui fait travailler les zygomatiques par moment et sa légèreté est un bonheur.
Vous l'aurez compris il est à lire sans modération, d'ailleurs il faudrait inventer le Cicéron en boîte, à prendre tous les matins, je suis sûre qu'il serait remboursé par la sécu obligé.

 Le polar sous fond d'humour est un style qui peut s'avérer glissant et dangereux, il faut savoir doser pour ne pas tomber dans la grossièreté et le grotesque. (A moins de le faire exprès)
Il est bien clair que notre auteur est un bon chimiste, ces répartitions sont parfaites et la magie opère sans soucis, c'est même carrément bien écrit !!

"Riches un jour, morts toujours" peut se lire comme un oneshot, toutefois des références sont faîtes aux précédents romans écrits. 
Si vous n'avez pas encore tenté la lecture de Cicéron Angledroit, peut-être pouvez-vous commencer par les premiers, bien qu'ils peuvent se lire indépendamment.
- Sois Zen et tue-le - Nés sous X - Fallait pas écraser la vieille -




Cicéron Angledroit, alias Claude Picq, est né fin 1953 à Ivry sur Seine (94) et a toujours vécu en banlieue parisienne. 
Il a été poursuivi, péniblement par les études (faute de les avoir poursuivies lui-même) jusqu'au Bac et est aussitôt entré dans la vie active par la voie bancaire (secteur en marge duquel il évolue toujours). 
Comme tout un chacun il a fondé une famille, puis une autre. Il traverse son temps avec une forte conscience de sa brièveté et s'étonne chaque jour de la vacuité humaine. 
Les règles, la hiérarchisation de la société, les croyances sont pour lui autant de notions insondables quand il se déplace dans cet univers sans fin et ce temps sans limites qui lui servent de décor.
Très tôt il a eu le goût pour la lecture. Notamment les romans. Tout y passait, Céline, Dard, Mallet et bien d'autres. Et très tôt aussi il a ressenti le besoin d'écrire. Mais ses velléités littéraires ont été longues à aboutir. Un premier roman en 1994 (Les cinq doigts de Dieu) où il règle ses comptes pêle-mêle... Et puis trois autres depuis ("Sois zen et tue-le", "Nés sous X" et "Fallait pas écraser la vieille", éditions Publibook) dans lesquels il utilise l'humour pour exprimer quatre vérités sans esprit revanchard (a-t-il une revanche à prendre d'ailleurs?). Ces trois derniers romans en entraîneront d'autres...s'il a le temps et l'envie...


jeudi 6 novembre 2014

Le 6 coups de minuit d'Antoine LEGER











Antoine LEGER
Le 6 coups de minuit

136 pages

















4ème de couverture : 
Prénom : Vlad
Nom : non répertorié
Age : quarante-deux ans
Nationalité : Franco-Russe
Signe distinctif : sans-abri

Ce soir, Vlad avance déterminé dans les couloirs du métro de Moscou. Aujourd'hui devrait être le grand soir. Il va au rendez-vous qui pourrait changer sa vie. Il arrive au sous-sol. Les autres sont là. Il est le dernier. Il ne manquait plus que lui...

Pour elle, dont la trajectoire va heurter celle de Vlad, c'est ici que tout débute. Mais qui est-elle au juste?







L'auteur nous emmène en Russie, il y retrace la vie de Vlad, un sans domicile fixe de 42 ans.
Tout commence avec une enfance fade, triste voire traumatisée, puis une vie d'adulte qui l'est tout autant, plate, morne. 

Un roman court, une "novella" comme le dit Claude Mesplède dans la préface.
Personnellement c'est presque ce que je préfère car en étant court le livre doit percuter son lecteur d'autant plus vite.

Pas de polar, pas d'enquête mais un roman qui parcourt une vie, celle de Vlad, pourtant la rue est violente c'est une lutte perpétuelle.
Et puis il y a Elle ...
A ce stade de ma lecture je me suis demandée ce qu'il allait se passer, je sentais que ça venait, que ça couvait ...
Va-t-elle le sauver ou l'amener à sa perte ? Un peu plus ...

La fin est sacrément poignante, voilà maintenant j'ai refermé "Le 6 coups de minuit" et je sens plein de choses monter en moi, des interrogations sur l'existence, sur le côté très matérialiste de nombre d'entre nous quand certains n'ont rien. 
Un roman dur, froid (oui on est à Moscou mais quand même), j'ai aimé le goût amer qu'il laisse dans la bouche.






Antoine Léger est né en 1975 à Paris. Il habite aujourd'hui à Toulouse. Il a reçu un prix des mains de Maxime Chattam en 2005 pour la nouvelle « Joyeux anniversaire ». Il a sorti en 2012 son premier livre « Des fins... », un recueil de nouvelles à suspense hitchcockien.
En 2013, il enchaîne les dédicaces en Midi-Pyrénées et a l'honneur d'avoir une dizaine d'articles dans la Dépêche du Midi.
Il rejoint en 2014 les éditions Paul&Mike et sort le 27 Juin 2014 un thriller « Le six coups de minuit », préfacé par Claude Mesplède, célèbre critique dans le monde du polar et du roman noir.

lundi 3 novembre 2014

Interview de Fabio M. MITCHELLI



Après avoir eu un immense coup de foudre pour "La compassion du diable" de Fabio M. MITCHELLI, je suis ravie de l'accueillir sur Le shoot de Loley.
Sois le bienvenu Fabio, on t'écoute !!





- Jeffrey Dahmer semble te passionner, tu t'es inspiré du célèbre tueur en série pour ton personnage principal de "La compassion du diable", comment es-tu tombé sur l'histoire tragique de cet américain ?

Je ne suis pas vraiment "tombé" dessus, je suis surtout extrêmement fasciné par ce personnage, et ce depuis 20 ans, depuis le jour où les médias du monde entier ont révélé les horreurs qu'avait perpétrées Jeffrey Dahmer.
Cette fascination me vient par le fait que cet homme possédait  une psychologie différente, atypique, de celle que l'on retrouve chez la plupart des tueurs en série.
J'ai aussi été troublé par sa vie, son parcours, et aussi ses regrets formulés, lors de son procès, à l'égard des familles de victimes.
La folie de son escalade meurtrière reste encore, à ce jour, inexpliquée...




- Tu as utilisé une construction originale pour ton dernier né, qui est tout sauf linéaire, les lecteurs en ressortent scotchés, explique-nous on veut tout savoir !!

A vrai dire j'ai toujours utilisé cette fameuse architecture en "spirale" pour mes romans.
L'élaboration et la mise en place de la trame reste en gros la même que pour mes précédents romans.
Ce qui change c'est la narration, l'ambiance, et surtout la fusion de la fiction avec la réalité.
Pour "La compassion du diable" j'ai voulu immerger le lecteur dans l'atmosphère froide de la dure réalité.
Lui donner la possibilité de se perdre presque volontairement au fil des chapitres, et surtout de frissonner.
Savoir que la quasi-totalité des scènes de meurtres décrites dans le récit sont bel et bien réelles, cela peut donner le vertige.
En outre, l'atmosphère du roman est celle de l'Amérique qui découvre ses enfants maudits, celle des années 70/80, celle qui découvre l'émergence d'une nouvelle vague de tueurs sans pitié et sans limites : Les tueurs en série.





- Il y a forcément de la poésie noire dans tes inspirations, j'aimerais beaucoup connaître tes premiers amours littéraires.

Mes premiers émois littéraires se réfèrent incontestablement aux œuvres d'Edgar Allan Poe.
Lorsque vous avez quatorze ans et que vous découvrez "Double assassinat dans la rue Morgue", entre autres, cela vous marque.
Et puis cette "musique" que distillait Poe dans ses œuvres, cette poésie couchée sur le macabre, ces narrations mélancoliques et hypnotiques, ces mystères, toute cette puissance littéraire, ont fait que le premier rouage de tout un mécanisme s'est mû en moi et n'a jamais cessé de tourner.
L'auteur suivant qui m'a beaucoup marqué et surtout inspiré, concernant au moins le style narratif, c'est Maurice G. Dantec. "Les racines du mal" a été pour moi une révélation.
La gifle que j'avais alors absorbée, à l'issue de sa lecture, avait fait germer en moi la graine de ce qui se traduira plus tard par une inextinguible passion.   





- Question un peu plus personnelle, je me suis toujours demandée ce que voulait dire le M. de Fabio (M) MITCHELLI, on peut savoir ?

Hélas, Loley, ce mystère restera encore un mystère... Mais l'on peut spéculer dessus ! Tout ce que je peux dire c'est que ce "M" représente un symbole qui m'est très cher...





- Ce dernier livre est très différent de "La trilogie des verticales" et de tes autres écrits, le style du prochain le sera-t-il aussi? Allez mets-nous l'eau à la bouche !!

Oui, il le sera forcément un peu. Tout du moins concernant le récit de ce roman. Mais au final, la forme sera presque la même puisqu'il s'agira à nouveau d'une fiction qui s'inspire de la réalité, d’événements sombres de l'histoire qui se sont réellement déroulés. 
Beaucoup ont déjà entendu parler du "Protocole 424". Dans ce roman, il est question de groupes pharmaceutiques qui s'affrontent pour s'emparer d'un procédé expérimental tenu secret, d'un programme thérapeutique censé éradiquer certaines formes de maladies incurables.
Deux époques différentes seront narrées : celle de la seconde guerre mondiale, dans les camps de la mort nazis, et un fil rouge qui se déroule de nos jours.
Une équipe d'enquêteurs va tenter de percer ce secret, bien avant qu'il ne tombe entre de mauvaises mains, bien avant que ne se répande un fléau irréversible...

Actuellement en phase de lecture, l'avenir du "Protocole 424" se décidera dans les prochains mois.





Merci Fabio pour cet échange très sympa, il s'agit là de ma première fois. Tu reviens quand tu veux !!!






Un superbe article sur Fabio MITCHELLI et La compassion du diable!!!
Et quand un journaliste lit et parle des blogueurs c'est tellement bien!!!

mercredi 29 octobre 2014

Game Over de Patrick JAULENT & Thinh NGUYEN











Patrick JAULENT et Thinh NGUYEN

Game Over
190 pages














4ème de couverture :
Il est temps  pour la Chine de se lever.
C'est le retour de la dynastie Tang.
Nous sommes demain ...
La Chine attaque le poumon de l'économie américaine, Wall Street, et lorsque le soleil se couche sur New York, l'épicentre de la finance mondiale n'est plus que cendres.
Elle sait que ce tsunami financier va déferler sur les principales bourses de la planète qui s'effondreront les unes après les autres comme de vulgaires châteaux de cartes.
Pour sauver ce qui peut être encore sauvé, Patrick Kaplan, le président des Etats-Unis, et son "homme de l'ombre", Steve Forester, mènent la riposte.
Game over! est un thriller à suspense d'une époque sans règles, contrôlée par la fiance, et où la cybercriminalité est devenue monnaie courante.
C'est un pavé dans la mare relatant l'ignominie d'un système capitaliste exacerbé face à l'hégémonie implacable d'un nouvel ordre planétaire.






J'aime beaucoup ouvrir un livre écrit par plusieurs auteurs, je me demande toujours où commence l'écriture de l'un et où s'arrête celle de l'autre.
Mon imaginaire est éveillé avec cette petite pensée sur la première page.

La finance est un monde que je ne connais pas ou alors très mal et Game over est un ouvrage relativement fourni sur le sujet, on en ressort enrichi, enfin pas au sens propre du terme vous l'aurez compris.
Suite à une cyber-attaque l'Amérique va sombrer, Wall Street et ses traders ne pourront rien y faire, les vampires financiers chinois vont semer le chaos ...
Tour à tour les co-auteurs nous emmènent dans différents pays et le monde entier va être impacté par le piratage.
Comment se sortir d'un tel fiasco ? Offensive tactique ou riposte meurtrière ? Tout ce que je peux dire c'est que ça va swinguer.

Juste une petite chose à redire, un petit manque de fluidité à mon goût dû au côté technique du sujet et je ne l'aurais pas intitulé thriller, l'intrigue ne s'y prête pas vraiment. 
Les geeks en informatique seront particulièrement à l'aise.

Inévitablement ce sujet grave soulève des questions et des inquiétudes, nous passons des heures connectés sur nos ordinateurs, tôt ou tard toutes ces données personnelles transmises sur internet seront reprises par des personnes mal intentionnées et alors on pourra le dire ... Game over !!! 



Les auteurs :
Patrick JAULENT 
Patrick a trois passions : la cybercriminalité, l'écriture et le taekwondo... et un talon d'Achille. Vous l'aurez deviné, son pêché mignon, c'est le chocolat, et il l'assume.
Lorsqu'il ne s'adonne pas à cet art martial pieds-poings qu'il affectionne et qu'il pratique régulièrement, il met son expérience de cyberexpert au service de l'écriture et nous livre avec Game Over! un haletant thriller contemporain.
Après des études aux USA, c'est dans ce pays qu'il s'initie à la finance internationale et à la cybersécurité en travaillant dans l'une des plus grandes agences de surveillance. 
Et à vrai dire, au fil des pages, on en arrive à se demander s'il n'y a pas un peu de Patrick dans Steve, l'un des héros de Game over !


Thinh NGUYEN
Il est né en 1976 au Vietnam, peu après la chute de Saïgon, et a grandi en France, en Bretagne précisément. 
Maupassant l'a toujours intrigué quant à la façon dont il évoquait cette région si particulière à ses yeux et il aime de quelle façon cet auteur réussit à rendre le pays breton encore plus mystérieux. Certes, dans le domaine de la littérature, Maupassant est surtout connu pour ses nouvelles fantastiques, mais n'est-ce pas une manière de magnifier le réel? Thinh est inspiré par l'univers du réel, ainsi que par la psychologie, via les comportements des individus et leurs émotions. Il s'intéresse aux choses qui peuvent paraître logiques, mais qui en fait ne le sont pas... ou l'inverse...
Passionné par l'Histoire, surtout celle de la France, il s'intéresse à la gestion de crises - économiques, sociétales, etc. - et considère que c'est d'abord l'humain qui est le moteur et acteur de notre histoire.