vendredi 28 novembre 2014

Riches un jour, morts toujours de Cicéron ANGLEDROIT








Cicéron ANGLEDROIT 

Riches un jour, 
morts toujours

238 pages


















4ème de couverture :
C'est la première fois de ma carrière, pourtant déjà longue et entièrement déroulée dans des quartiers guère privilégiés côté sécurité, que je suis confronté à une telle violence que je ne comprends pas. Je n'arrive qu'à articuler un "pourquoi?".
- Les deux vieux ont vu des choses qu'ils n'auraient pas dû voir.
- Quelles choses? m'étonné-je.
- Le paquet de fric, le lieu où il a été découvert et la tête de ceux qui sont venus le récupérer."
Lorsqu'un couple de quidams se retrouve en possession du butin de trafiquants de drogue, ce n'est pas vers la police qu'il se tourne, mais vers un détective bien moins regardant l'inénarrable Cicéron Angledroit. Et cette fois-ci, le privé, loin de se douter où il met les pieds en acceptant l'affaire, en perdrait presque son flegme légendaire. Cavale, faux semblants, meurtres... Le puzzle est tordu et riche en surprises, tour à tour grave et décalé : irrésistible à l'image de notre héros.






Suite à une lecture commune avec mon ami Bruno, nous avons décidé de proposer une double chronique, ce qui est doublement sympa.
Je suis très attachée à cette petite aventure et vraiment ravie d’accueillir chez moi un autre chroniqueur, ayant été moi-même hébergée par des blogueurs, qui plus est adorables, avant de créer mon blog. 


La chronique de Bruno :
Voilà un polar comme jamais vous n'en lirez d'autres dans votre vie.
Cicéron Angledroit est un auteur à part qui a son univers bien à lui. Une sorte de Frédéric Dard des temps modernes mais en beaucoup mieux.

Je peux vous dire que je suis rentrée dans son univers avec un grand plaisir non dissimulé.
Beaucoup d'humour, des calembours en veux-tu en voilà, des titres de chapitres originaux et très drôles. Mais ce qui fait surtout l'originalité de ce livre c'est que le narrateur parle avec son lecteur, lui pose des questions.
Une sorte de livre interactif en fait.

Des personnages complètement loufoques, des dialogues hilarants qui font mouche à chaque page.
Riches un jour, morts toujours. Rien que le titre est drôle et donne à lui seul le ton du livre.
Vraiment pas un polar comme les autres.

J'ai eu le privilège de rencontrer l'auteur à deux reprises et c'est un homme très sympa et proche des gens.
Je me répète mais nous sommes des privilégiés en France car nous avons beaucoup d'auteurs de grand talent et cela  nous permet de passer d'excellents moments de lecture et de faire de belles rencontres littéraires.

A lire absolument!
A prescrire pour calmer la dépression.
Bravo et merci à Cicéron !!!!







Ma chronique :
Ça commence à la première ligne, je souris déjà.
Le ton donné au récit a une touche humoristique presque familière, ça donne la pêche.


L'histoire est prenante, on trouve Dédé-E "patrouilleur" à la DDE qui tombe sur une valise remplie de billets. On se doute qu'une telle trouvaille est peu commune donc surement malsaine, la somme étant conséquente, ses propriétaires vont mettre les moyens pour la retrouver.
On fait ensuite la connaissance de Cicéron Angledroit, détective privé un peu laxiste sur les bords, légèrement cool et plutôt tranquille comme gars.
Il jongle entre sa fille, son job et ses PQR (comprendre Plan Cul Régulier, n'ayons pas peur des mots).
Sans oublier ses acolytes de comptoir de bar et d'enquêtes qui sont de sacrés personnages et ont un rôle efficace il faut le dire.
Sur ce coup, le Cicé va se sentir dérouté, les choses ne vont pas vraiment se dérouler comme prévu.

Dédé-E et son épouse ont voulu jouer avec des truands en pensant garder une partie du magot mais il se pourrait qu'ils jouent un jeu dangereux, la vraie question est vont-ils se brûler les ailes ou se faire la belle avec.
Cicéron n'a pas dit son dernier mot...


J'ai relevé un élément enfoui dans la narration que j'ai trouvé original et bien pensé. 
Il arrive à l'auteur de parler à son lecteur et justement l'auteur en question ne fait parfois plus qu'un avec le personnage principal. 
Il fallait y penser et ça m'a beaucoup plu, en approchant de la fin ça devient de plus en plus délirant et je suis admiratrice de l'effet de style. 
"...Raoul le patron du café. Vous ne saviez pas qu'il s'appelle Raoul? Moi non plus je viens de le décider. Avantage de l'auteur sur le lecteur. Raoul, donc, ..."

C'est un livre qui fait travailler les zygomatiques par moment et sa légèreté est un bonheur.
Vous l'aurez compris il est à lire sans modération, d'ailleurs il faudrait inventer le Cicéron en boîte, à prendre tous les matins, je suis sûre qu'il serait remboursé par la sécu obligé.

 Le polar sous fond d'humour est un style qui peut s'avérer glissant et dangereux, il faut savoir doser pour ne pas tomber dans la grossièreté et le grotesque. (A moins de le faire exprès)
Il est bien clair que notre auteur est un bon chimiste, ces répartitions sont parfaites et la magie opère sans soucis, c'est même carrément bien écrit !!

"Riches un jour, morts toujours" peut se lire comme un oneshot, toutefois des références sont faîtes aux précédents romans écrits. 
Si vous n'avez pas encore tenté la lecture de Cicéron Angledroit, peut-être pouvez-vous commencer par les premiers, bien qu'ils peuvent se lire indépendamment.
- Sois Zen et tue-le - Nés sous X - Fallait pas écraser la vieille -




Cicéron Angledroit, alias Claude Picq, est né fin 1953 à Ivry sur Seine (94) et a toujours vécu en banlieue parisienne. 
Il a été poursuivi, péniblement par les études (faute de les avoir poursuivies lui-même) jusqu'au Bac et est aussitôt entré dans la vie active par la voie bancaire (secteur en marge duquel il évolue toujours). 
Comme tout un chacun il a fondé une famille, puis une autre. Il traverse son temps avec une forte conscience de sa brièveté et s'étonne chaque jour de la vacuité humaine. 
Les règles, la hiérarchisation de la société, les croyances sont pour lui autant de notions insondables quand il se déplace dans cet univers sans fin et ce temps sans limites qui lui servent de décor.
Très tôt il a eu le goût pour la lecture. Notamment les romans. Tout y passait, Céline, Dard, Mallet et bien d'autres. Et très tôt aussi il a ressenti le besoin d'écrire. Mais ses velléités littéraires ont été longues à aboutir. Un premier roman en 1994 (Les cinq doigts de Dieu) où il règle ses comptes pêle-mêle... Et puis trois autres depuis ("Sois zen et tue-le", "Nés sous X" et "Fallait pas écraser la vieille", éditions Publibook) dans lesquels il utilise l'humour pour exprimer quatre vérités sans esprit revanchard (a-t-il une revanche à prendre d'ailleurs?). Ces trois derniers romans en entraîneront d'autres...s'il a le temps et l'envie...


2 commentaires:

  1. Là vous me gâtez !!! Je vous adorais déjà !! Mais alors là j'vous adore encore plus !!! Un très gros merci à tous les deux !!

    Cicé !!!

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