mercredi 21 décembre 2016

Block 46 de Johana GUSTAWSSON







Johana GUSTAWSSON

Block 46
























4ème de couverture :
Falkenberg, Suède. Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme.
Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras.
Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie…
En Suède, Emily retrouve une vieille connaissance : Alexis Castells, une écrivaine pleine de charme spécialisée dans les tueurs en série.
Ensemble, ces deux personnalités discordantes se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944.




J'ai longtemps vu passer des avis élogieux sur Block 46, rencontrer l'auteure a été l'occasion de la lire, et quelle rencontre, je suis tombée sous son charme.

Alexis et Alba sont très inquiètes pour leur amie Linnéa.
Cette dernière ne s'est pas présentée à une soirée plus qu'importante pour sa carrière de créatrice de mode chez Cartier.
Les deux amies n'hésitent pas à accompagner le conjoint de Linnéa en Suède, pour la retrouver et savoir pourquoi ils n'arrivent pas à la joindre...
Erich se retrouve dans un convoi où les gens ont été entassés comme du bétail, sans eau, sans nourriture, il ne peut que regarder les plus faibles mourir, au milieu des autres.
Que vont-ils trouver au bout du chemin ?

L'alternance entre le passé et le présent est très réussie, les chapitres sont courts et rendent la lecture confortable.
J'ai beaucoup aimé ce contraste saisissant où l'auteure est capable d'évoquer les contes d'Anderson et sur la page qui suit, de détailler une scène de crime plutôt vilaine.
Je pense que ça s'appelle avoir une grande maîtrise de son écriture.

Savoir que le grand-père de l'auteure a été déporté par les nazis apporte une touche glaçante, qui permet de réaliser d'autant plus qu'il s'agit de faits réels, même si on les imagine un minimum romancés.

Je me suis retrouvée face à du noir pur et dur et c'est tellement jouissif, pas de langue de bois, les scènes sont décrites de fond en comble.
Concernant la vie dans le camp de concentration, ou plutôt devrais-je dire la survie, ou la mort, c'est brut et ce qu'il s'y passe arrache les tripes.
Ce goût de réalité laisse une acidité dans l'estomac, j'aime les récits sur cette période qui sonnent comme un hommage, un respect, une trace.
Il est important de réaliser jusqu'où l'homme est capable d'aller pour assouvir sa cruauté.

Les sentiments se ressentent de façon particulièrement forte, j'ai ressenti la douleur de perdre un proche, la peur d'un monstre capable des pires tortures ou encore toute l'horreur de la guerre 39-45.
On peut dire que le courant est passé entre Block 46 et moi.
Je n'ai pas vu les pages passer, je ne me suis aperçue de rien, j'ai presque l'impression de sortir d'une séance d'hypnose. 
Mon seul but, ma seule envie a été de suivre le récit en me posant très peu de questions finalement, sauf qui et pourquoi bien entendu.

La profileuse a rendu l'enquête captivante et j'ai beaucoup aimé ses analyses.
J'ai eu l'impression de faire une confiance aveugle à l'auteure et même si elle devait me jeter dans la gueule du loup, je me suis laissée prendre par la main sans hésiter.
C'est un page-turner tout simplement.

Arrivée à la fin, je n'ai rien vu venir, j'ai pris un grand coup derrière la tête, c'était fabuleux.
C'est une évidence, Johana Gustawsson possède un énorme talent, c'est désormais une auteure que je vais suivre de près.
Ce petit tour dans les pays nordiques a été glacial et pourtant je suis prête à signer immédiatement pour y retourner. 
Et si vous aussi vous avez raté ce délicieux thriller à sa sortie, rattrapez-vous vite avec la version poche.



Née en 1978 à Marseille et diplômée de Sciences Politiques, Johana Gustawsson a été journaliste pour la télévision et la presse françaises. Elle vit aujourd’hui à Londres, en Angleterre. 

2 commentaires:

  1. Je suis fan de polars. Cette chronique me donne envie de lire celui-là ! Merci ;)

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    1. J'en suis ravie, n'hésitez pas à revenir me donner votre avis.

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