dimanche 21 février 2016

Rural noir de Benoît MINVILLE







Benoît MINVILLE

Rural noir













4ème de couverture :
Ados, Romain, Vlad, Julie et Christophe étaient inséparables, ils foulaient leur cambrousse dans l'insouciance. 
Tout a changé cet été-là. Un drame, la fin de l'innocence. 
Après dix ans d'absence, Romain revient dans sa Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par ses amis. 
Oscillant entre souvenirs de jeunesse tendres ou douloureux et plongée nerveuse dans une réalité sombre, Rural noir est la peinture d'une certaine campagne française. Un roman noir à la fois cruel et violent, mais aussi tendre et lumineux ; évoquant la culpabilité, l'amitié et la famille. 
Dans la tradition du country noir américain, territoirs ruraux et laissés-pour-compte côtoient ceux dont on parle peu au milieu d'une nature «préservée» – ou en friche.




Benoît Minville a parfaitement reconstitué une bande de potes, mi-ado, mi-enfant.
Les chamailleries sont réussies et vont assurément vous arracher un sourire, c'est bien balancé, elles rendent le tout crédible, on peut presque sentir la puissance de cette amitié.

Trois jeunes garçons et une fille traînent leurs pénates ensemble, ils font les 400 coups comme on peut le faire pendant les longs mois de liberté que laissent les vacances d'été.
A l'entrée de leur vie d'adulte ou presque, Romain et Christophe, les deux frères de la bande, perdent leurs parents dans un tragique accident.
Romain décide de claquer la porte et prend la fuite, laissant derrière lui un frère mineur...
Quand il choisit de réapparaître dix ans plus tard, la joie des retrouvailles est là mais derrière surgissent les ombres des non dits et de la rancœur.
Il va très vite revoir les autres membres du petit gang de l'époque, seulement Vlad va être retrouvé littéralement lynché.
Ses amis vont chercher coûte que coûte le ou les responsables et cela va se passer dans la douleur.


La campagne, cette vie rurale qui peut dans les pires des cas se transformer en parcours chaotique, il suffit de se trouver dans un désert économique.
A Nevers la vie est assez précaire, des villages de plus en plus vides de commerce, vide de tout, il devient difficile d'y subsister pourtant "le gang" a décidé de rester.

Le lecteur sent très vite qu'il s'est passé quelque chose, qu'on ne lui dit pas tout, qu'il est placé au même titre que Romain.
L'ambiance est lourde, l'air difficilement respirable et je ne parle même pas de la curiosité éprouvée, bien mise à mal.
Une alternance entre le passé et  le présent propose une prise de connaissance intéressante des personnes et de leur lien.
L'adolescence du gang adouci parfois la noirceur ambiante, à d'autres moments il ne vaut mieux pas se fier aux apparences elles sont trompeuses...

Le personnage de Vlad est assez fascinant, c'était le plus tête brûlée de tous à l'époque et il n'a semble-t-il pas grandi, il a continué les conneries mais à un niveau supérieur.

N'ayant jamais lu l'auteur, j'étais particulièrement curieuse de voir ce que j'allais trouver entre les pages de "Rural noir".
D'entrée je me suis sentie bien, on ressent l'aisance d'écriture, concernant l'histoire elle est aussi prenante qu'entraînante.
De plus il y a un vrai talent de conteur, cette guerre des gangs et des cultures est une réussite.
L'accent est mis sur l'amitié, les valeurs fondamentales, la nostalgie, le regret, les souvenirs, l'insouciance...
Je me suis faîte cartonner par la fin, une fin qui laisse la bouche pâteuse comme après une cuite, j'ai pu sentir mon estomac se serrer, ma gorge se nouer...
Je crois que c'est assez clair, c'est une très belle découverte, foncez !!!




Benoit Minville est libraire à la Fnac - La Défense.
"Je suis sa fille" (2013) est son premier roman.
page Facebook:
https://www.facebook.com/MinvilleBenoit?ref=stream

Benoit Minville est né en 1978 à Paris et vit à Sartrouville (Yvelines). Il doit à sa mère libraire de lui avoir inoculé le doux virus : il est entré en librairie pour un été et y est toujours, treize ans plus tard. 


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