Michaël MENTION
Power
4ème de couverture :
« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »
1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties.
Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d’actualité.
J'adore les auteurs capables d'écrire des livres totalement différents les uns des autres, capables de prendre des virages brutaux, "Power" est un bel angle droit.
Boby et Huey rêvent de monter un parti pour défendre la cause des noirs et la faire évoluer.
Ils ne peuvent pas rester inactifs, ce n'est pas possible, surtout après le meurtre de Malcom X en plein discours....
Pour moi l'auteur tient the sujet, j'ai trop peu vu passer de sorties de livres sur la révolte des noirs aux Etats-Unis ou même carrément pas.
De ça aussi il faut parler pour ne pas oublier et n'oublions surtout pas que l'histoire se répète à volonté, l'homme est trop cupide pour ne pas écraser les autres.
Le racisme anti-noir n'a jamais cessé.
Je n'ai pas connu l'esclavagisme et j'ai retenu la tolérance et le respect de l'autre de mon éducation, je ne pourrais sans doute jamais comprendre comment on peut traiter un être humain comme un sous-homme, car sa peau est différente de la mienne.
A quatorze ans je me flinguais les cordes vocales face au groupe Lofofora qui chantant "une seule race pour plusieurs couleurs", un concert grandiose et marquant.
Toute cette douleur, cette oppression , les meurtres, les bavures policières, je les ai ressentis dans ce roman et je les ai pris en pleine figure, c'était tellement fort, tellement puissant.
Aujourd'hui, on peut dire que les bavures policières et le racisme restent, mais il existe une arme qui a fait défaut dans les années 60.
On peut critiquer les réseaux sociaux autant que les gens collés perpétuellement à leur portable, en attendant il y en aura toujours un pour filmer les injustices.
Je me souviens d'un tabassage horrible, une jeune américaine prise à partie par des policiers blancs, son seul crime était d'être noire et elle l'a payée durement.
Ce roman noir a une sacrée consistance, les recherches et la documentation ont dû prendre énormément de temps.
Bien que romancé, on sent bien que la réalité est juste à côté, on peut visualiser les deux lignes parallèles, toutes proches.
On peut méconnaître l'histoire, mais pas Martin Luther King, cet homme apparaît comme un monument et j'ai adoré le retrouver.
Très vite, l'auteur a choisi de découper ses chapitres en donnant à chaque fois la parole à un personnage différent.
Les femmes ne sont pas oubliées dans le combat, certaines très jeunes, n'ont pas hésité à revêtir les vêtements et le béret noirs, sans oublier l'arme qui va avec.
Les personnages sont très hétérogènes, blancs, noirs, flics, Black Panthers, membre de la CIA, j'ai pu goûter aux divers points de vue sur le sujet.
Je me suis retrouvée au milieu d'une vraie guerre où coups bas, injustices et trahisons deviennent le quotidien de tous.
Il est sacrément dangereux de s'élever contre une population qui à la main sur la minorité et tout pouvoir pour la maltraiter et la décimer.
Aujourd'hui je suis féministe et je lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, en tournant les dernières pages, je me dis que dans une autre vie j'ai dû être une militante black.
Dans mon enfance il y a eu "La case de l'oncle Tom" qui m'a terrassée et ouvert les yeux sur l'horreur de l'esclavage dû au racisme et dans ma vie d'adulte il y a eu "Power".
Michaël Mention est romancier et scénariste.
Adolescent, il dessine des bandes dessinées et intègre, en 1999, un atelier d’écriture à l’Université du Mirail à Toulouse. Par la suite, il glisse des chroniques aux nouvelles jusqu’à l’écriture en 2008 de son premier roman, "Le Rhume du pingouin".
Il devient une étiole montante du polar avec "Sale temps pour le pays" (Grand Prix du roman noir français au Festival de Beaune en 2013) ainsi que "Et Justice pour tous" (Prix Transfuge du meilleur espoir polar en 2015), tous deux publiés chez Rivages.
Il est aussi l'auteur d'un récit documentaire, "Fils de Sam" (2014), et de "Jeudi noir" (Ombres noires, 2014), un roman sur le match de football France-Allemagne de 1982.
1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties.
Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d’actualité.
J'adore les auteurs capables d'écrire des livres totalement différents les uns des autres, capables de prendre des virages brutaux, "Power" est un bel angle droit.
Boby et Huey rêvent de monter un parti pour défendre la cause des noirs et la faire évoluer.
Ils ne peuvent pas rester inactifs, ce n'est pas possible, surtout après le meurtre de Malcom X en plein discours....
Pour moi l'auteur tient the sujet, j'ai trop peu vu passer de sorties de livres sur la révolte des noirs aux Etats-Unis ou même carrément pas.
De ça aussi il faut parler pour ne pas oublier et n'oublions surtout pas que l'histoire se répète à volonté, l'homme est trop cupide pour ne pas écraser les autres.
Le racisme anti-noir n'a jamais cessé.
Je n'ai pas connu l'esclavagisme et j'ai retenu la tolérance et le respect de l'autre de mon éducation, je ne pourrais sans doute jamais comprendre comment on peut traiter un être humain comme un sous-homme, car sa peau est différente de la mienne.
A quatorze ans je me flinguais les cordes vocales face au groupe Lofofora qui chantant "une seule race pour plusieurs couleurs", un concert grandiose et marquant.
Toute cette douleur, cette oppression , les meurtres, les bavures policières, je les ai ressentis dans ce roman et je les ai pris en pleine figure, c'était tellement fort, tellement puissant.
Aujourd'hui, on peut dire que les bavures policières et le racisme restent, mais il existe une arme qui a fait défaut dans les années 60.
On peut critiquer les réseaux sociaux autant que les gens collés perpétuellement à leur portable, en attendant il y en aura toujours un pour filmer les injustices.
Je me souviens d'un tabassage horrible, une jeune américaine prise à partie par des policiers blancs, son seul crime était d'être noire et elle l'a payée durement.
Ce roman noir a une sacrée consistance, les recherches et la documentation ont dû prendre énormément de temps.
Bien que romancé, on sent bien que la réalité est juste à côté, on peut visualiser les deux lignes parallèles, toutes proches.
On peut méconnaître l'histoire, mais pas Martin Luther King, cet homme apparaît comme un monument et j'ai adoré le retrouver.
Très vite, l'auteur a choisi de découper ses chapitres en donnant à chaque fois la parole à un personnage différent.
Les femmes ne sont pas oubliées dans le combat, certaines très jeunes, n'ont pas hésité à revêtir les vêtements et le béret noirs, sans oublier l'arme qui va avec.
Les personnages sont très hétérogènes, blancs, noirs, flics, Black Panthers, membre de la CIA, j'ai pu goûter aux divers points de vue sur le sujet.
Je me suis retrouvée au milieu d'une vraie guerre où coups bas, injustices et trahisons deviennent le quotidien de tous.
Il est sacrément dangereux de s'élever contre une population qui à la main sur la minorité et tout pouvoir pour la maltraiter et la décimer.
Aujourd'hui je suis féministe et je lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, en tournant les dernières pages, je me dis que dans une autre vie j'ai dû être une militante black.
Dans mon enfance il y a eu "La case de l'oncle Tom" qui m'a terrassée et ouvert les yeux sur l'horreur de l'esclavage dû au racisme et dans ma vie d'adulte il y a eu "Power".
Michaël Mention est romancier et scénariste.
Adolescent, il dessine des bandes dessinées et intègre, en 1999, un atelier d’écriture à l’Université du Mirail à Toulouse. Par la suite, il glisse des chroniques aux nouvelles jusqu’à l’écriture en 2008 de son premier roman, "Le Rhume du pingouin".
Il devient une étiole montante du polar avec "Sale temps pour le pays" (Grand Prix du roman noir français au Festival de Beaune en 2013) ainsi que "Et Justice pour tous" (Prix Transfuge du meilleur espoir polar en 2015), tous deux publiés chez Rivages.
Il est aussi l'auteur d'un récit documentaire, "Fils de Sam" (2014), et de "Jeudi noir" (Ombres noires, 2014), un roman sur le match de football France-Allemagne de 1982.
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